L’annonce a été faite dans la soirée du 11 septembre par le président de la République Emmanuel Macron. Dorénavant, des avions de combat Rafale de l’armée de l’Air française seront mobilisés pour consolider la défense de l’espace aérien polonais et, ce faisant, durcir davantage la protection des pays situés sur le flanc est de l’Europe.
« Nous ne céderons pas face aux intimidations croissantes de la Russie », a martelé le chef de l’État sur X (ex-Twitter). Pour l’heure, ce renfort militaire est constitué de trois chasseurs, avec la possibilité de montée davantage en puissance si l’évolution de la situation l’exigeait. « La sécurité du continent européen est notre priorité absolue », a-t-il rappelé.

19 drones russes sont passés en Pologne
Ce déploiement fait suite à l’incident aérien survenu dans la nuit du 9 au 10 septembre à la frontière ukraino-polonaise. Plusieurs drones russes sont en effet passés en territoire polonais, parfois en progressant significativement à l’intérieur des terres. La Russie plaide l’erreur, mais les pays européens n’y croient pas. Ils y voient plutôt un test sur la réaction de l’OTAN.
Dans une première évaluation faite notamment par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, on pensait que le franchissement de la frontière avait impliqué huit drones russes — ce qui est déjà relativement beaucoup pour une erreur. Cependant, ce nombre a été réévalué après à dix-neuf engins sans pilote, a constaté Le Grand Continent.


Ce débordement en Pologne fait suite à une attaque massive de drones et de missiles qui a frappé tout le territoire ukrainien. Rapidement, Varsovie a contacté l’OTAN, organisation militaire dont le pays est membre, pour des consultations avec ses alliés. Des consultations ont également été menées, et discuté des suites à donner.
La France répond présent, l’OTAN a mobilisé des moyens
Avec cette première contribution de trois Rafale, la France répond présent. Elle montre au passage que son armée est une force d’emploi rapidement mobilisable, et qu’elle constitue une alliée fiable en Europe et dans l’OTAN. Cela est par ailleurs le témoignage du respect des alliances passées entre Varsovie et Paris.
Les deux capitales sont en effet liées via le fameux article 5 de l’OTAN, qui dit qu’une attaque contre l’une des parties est une attaque contre toutes les autres, mais aussi la clause de défense mutuelle de l’Union européenne. En outre, il a été signé en mai 2025 un traité bilatéral, le Traité de Nancy, qui a aussi une clause de défense mutuelle.

Mais Paris n’est pas seule à monter en puissance. Berlin aussi prend des dispositions, en doublant sa force de réaction rapide pour l’OTAN. Ainsi, les avions passent de deux à quatre pour renforcer les missions de police du ciel en Pologne. En outre, ce mandat a été prolongé jusqu’à fin 2025, au moins. Les avions restent positionnés en Allemagne.
D’autres contributions pourraient venir au bénéfice de la Pologne. Dans un compte-rendu donné peu après l’incursion des drones russes, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a souligné que plusieurs moyens de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord avaient été engagés aux côtés des chasseurs F-16 polonais.
Ainsi, outre des F-35 néerlandais, l’implication d’un avion radar italien a été signalée, comme celle de systèmes de défense sol-air allemands (Patriot). D’autres moyens de l’OTAN ont été engagés, dont des avions ravitailleurs. Cependant, l’entrée des drones loin en Pologne illustre l’insuffisance des moyens pour les contrer très tôt.
Un argument pour Skyshield
L’affaire constitue d’ailleurs un argument supplémentaire en faveur du projet Skyshield, qui consisterait à avancer la défense aérienne de l’Europe, voire de l’OTAN, jusque dans le ciel ukrainien. Outre l’aide que cela donnerait à Kiev, en l’aidant a minima à protéger tout l’est et le centre du pays, cela éviterait les débordements russes ailleurs.
La France déploie depuis 2022 des moyens notables dans l’est de l’Europe dans le cadre des missions de réassurance.
Des contingents ont ainsi été déployés en Estonie et en Roumanie. En mer, Paris participe à des missions dans la Baltique, en Méditerranée, mais aussi dans l’Atlantique et dans les mers du Nord et de Norvège. Elle mène enfin des opérations de police du ciel à l’est et une mission d’Air Shielding pour surveiller et défendre l’espace aérien des pays survolés.

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