Le mois dernier, Anker rappelait plus d’un million de batteries portables. La marque les a faites expertiser et on sait enfin pourquoi elles pouvaient prendre feu.

Les autorités américaines avaient reçu 19 cas d’incendies et d’explosions de batteries Anker PowerCore 10000. Ce qui avait contraint la marque à rappeler plus d’un million de batteries le mois dernier, potentiellement concernées par des risques d’incendie ou de brûlures. Depuis, la société Lumafield a expertisé cinq batteries et a trouvé d’où venait le problème.

Un seul défaut et tout part à vau-l’eau

C’est Jon Bruner, chef de produit chez Lumafield, qui a raconté l’histoire sur X. Lumafield a donc utilisé son scanner Neptune Industrial CT pour analyser cinq batteries appartenant aux salariés. Parmi elles, trois étaient concernées par la procédure de rappel mis en place par Anker (on peut le savoir grâce aux numéros de série).

Le numéro de série se trouve en bas à gauche.
Le numéro de série se trouve en bas à gauche. // Source : Anker

De quoi comparer les batteries prétendument défectueuses avec des modèles qui n’ont pas de défaut. Ce scanner fonctionne un peu comme un scanner à rayons X médical, mais pour des produits électroniques. Il permet de prendre des images en 3D de l’intérieur d’objets ; c’est ce qu’on appelle de la tomographie assistée par ordinateur.

Lumafield a analysé des batteries concernées par le rappel et d'autres qui n'en font pas partie // Source : Lumafield
Lumafield a analysé des batteries concernées par le rappel et d’autres qui n’en font pas partie // Source : Lumafield

Chacune des Anker PowerCore 10000 dispose de trois cellules (les petits cylindres). Lumafield a constaté que dans certains modèles rappelés, les cellules provenaient de fournisseurs différents, avec des niveaux de qualité variables. Certaines cellules possèdent des renforts internes, mais pas d’autres. De plus, certaines connexions électriques (il s’agit de fils ou de barres métalliques) entre les cellules et la carte électronique de contrôle étaient trop proches.

Source : anker
Source : anker

Les modèles rappelés utilisent des barres plates au lieu de fils soudés, ce qui augmente les risques que les connexions bougent ou se touchent. Tout ceci peut entraîner un contact entre les pôles positif et négatif ; de quoi entraîner un court-circuit et donc une surchauffe ou un feu.

Le fournisseur d’Anker a changé les matériaux, sans prévenir Anker

Une analyse qui va dans le sens des déclarations d’Anker, qui a reconnu que l’un de ses fournisseurs avait changé les matériaux des batteries sans le prévenir. Résultat : l’isolation interne pouvait se dégrader avec le temps. Lors de ses contrôles qualité renforcés, Anker a découvert que ces cellules pouvaient, dans certains cas, contenir des matériaux indésirables (des impuretés ou des particules métalliques). Ce qui peut créer les courts-circuits dont parle Lumafield, d’autant plus si les batteries sont exposées à des chocs ou à de la chaleur.

« Scanner de l'Anker PowerCore 10000 mis à jour, montrant la cellule de poche lithium-ion unique et une tranche de son PCBA. » // Source : Lumafield
« Scanner de l’Anker PowerCore 10000 mis à jour, montrant la cellule de poche lithium-ion unique et une tranche de son PCBA. » // Source : Lumafield

Ces courts-circuits, dans les cas les plus graves, peuvent conduire à des dégagements de fumée, de feu, voire à des explosions. C’est pour ça qu’Anker a été contraint de rappeler toutes les unités, dans le monde entier. Même si le taux de défaut reste « faible ». Une affaire qui n’est pas sans rappeler le cas des Galaxy Note 7. À peine sorti, de nombreux modèles voyaient leur batterie exploser. En cause : la conception de la batterie. Samsung avait dû mettre fin prématurément à la vente de son smartphone, puis avait rappelé tous les modèles. Un scandale qui avait évidemment entaché l’image de marque de Samsung — qui s’est bien rattrapé depuis et n’a pas retenté l’expérience « batterie trop grosse ».

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