La disparition de TikTok aux USA approche-t-elle ? Après des années de menaces et plusieurs tentatives infructueuses, la chambre des représentants a finalement voté une loi obligeant TikTok à se vendre, sous peine d’être interdite. Des prétendants au rachat se sont manifestés, mais beaucoup d’inconnus persistent.

L’application TikTok pourrait-elle bientôt être interdite aux États-Unis ? Quatre ans après avoir brandi pour la première fois la menace d’une interdiction sur son territoire, les États-Unis récidivent avec une nouvelle loi, votée le 20 avril 2024. Et, cette fois, les USA pourraient bien aller jusqu’au bout.

La loi n’est pas encore en application : elle doit encore passer devant le Sénat américain et être signée par Joe Biden avant qu’elle ne rentre en application, mais le président s’est d’ores et déjà montré favorable à la mesure.

Pour TikTok et ByteDance, la maison mère chinoise de l’app, ce texte va imposer un choix délicat : vendre sa partie américaine, ou bien être tout simplement banni du territoire. L’option de la vente apparaît être la solution la moins radicale. Mais qui pourrait bien racheter le réseau social, quatre ans après une première tentative qui n’a jamais abouti ?

Bobby Kotick, Sam Altman, Meta, Microsoft… Qui rachètera TikTok ?

En 2020, Donald Trump, alors président, avait pour la première fois essayé de faire bannir TikTok. Un accord avait été trouvé entre Oracle et Walmart, qui devaient respectivement racheter 12,5 % et 7,5 % du capital de TikTok — mais ce deal a depuis été enterré. Les deux entreprises n’ont pas manifesté leur intérêt pour reprendre les négociations, maintenant que TikTok est de nouveau menacé.

TikTok va peut-être instaurer une mention « créé par IA »  // Source : Canva
TikTok est l’une des apps les plus populaires au monde. // Source : Canva

Pour l’instant, seuls quelques noms de possibles repreneurs ont été ébruités. L’homme d’affaires canadien Kevin O’Leary avait annoncé en mars 2024 qu’il étudiait un possible rachat avec d’autres partenaires. Il n’est pas le seul.

Selon le Wall Street Journal, Bobby Kotick, l’ancien patron du studio Activision Blizzard, aurait fait part de son intérêt à Zhang Yiming, le co-fondateur de ByteDance, dès le mois de mars. L’ancien dirigeant est une figure controversée : il avait été accusé par des employés du studio de couvrir des faits de harcèlements sexistes et sexuels au sein d’Activision Blizzard, et d’avoir même protégé certains employés accusés.

Ces accusations ne semblent pas l’avoir placé hors de la course au rachat. Toujours selon le Wall Street Journal, Bobby Kotick serait même à la recherche de partenaire pour réaliser le rachat — il aurait approché Sam Altman, le PDG d’OpenAI. L’entreprise spécialisée dans l’intelligence artificielle, qui a notamment développé ChatGPT, « pourrait utiliser TikTok pour entrainer ses modèles d’IA » si le partenariat avec Kotick aboutissait, selon le journal américain.

D’autres personnes pourraient également être en lice pour le rachat. Les noms avancés dans la presse américaine sont ceux de grandes entreprises de la tech, telles que Meta, Alphabet ou Microsoft. Meta, la maison mère de Facebook, Instagram, Threads et WhatsApp, est déjà un géant des réseaux sociaux et serait donc un candidat logique pour le rachat. Alphabet, qui possède Google, est par ailleurs à la tête de YouTube. Quant à Microsoft, l’entreprise avait déjà tenté de racheter TikTok en 2020, sans succès. Pour tous ces candidats, largement crédibles, encore faut-il que l’autorité de la concurrence donne son feu vert, compte tenu de leur poids déjà important sur le web.

Une dernière possibilité : Elon Musk. Le milliardaire n’a pas officiellement montré d’intérêt pour l’app, mais il s’est fendu d’un message sur X (ex-Twitter), afin de critiquer l’interdiction : « À mon avis, TikTok ne devrait pas être interdit aux États-Unis, même si une telle interdiction pourrait profiter à X. Cela irait à l’encontre de la liberté de parole et d’expression. »

Le propriétaire de Tesla et 3e homme le plus riche du monde, qui a déboursé près de 40 milliards de dollars pour racheter Twitter et « sauver la liberté d’expression » pourrait-il refaire la même chose quelques années plus tard ? L’option semble très peu probable — mais on ne sait jamais avec Elon Musk. Il pourrait créer la surprise

Quel prix pour l’acquisition de TikTok ?

Autre inconnue de taille : le prix de l’acquisition. En 2020, la valorisation de TikTok avait été estimée à 60 milliards de dollars, mais en quatre ans, l’importance de l’app n’a fait que croitre. Le nombre d’utilisateurs aux États-Unis est passé de 100 millions à 170 millions, et dans le monde, TikTok compte désormais plus d’un milliard d’utilisateurs mensuels actifs, contre 465 millions en 2020.

L’addition a depuis drastiquement changé. Rien que pour s’offrir la partie américaine de l’app, qui ne concernerait « que » 170 millions d’utilisateurs, il faudrait débourser 100 milliards de dollars, d’après les calculs de CNN. Une telle somme à débourser est de nature à dissuader certains candidats au rachat, en particulier les moins fortunés.

Pourtant, il n’est pas dit que TikTok se vende si cher que cela : comme le remarque Fortune, la situation actuelle pourrait faire baisser les prix. Si la loi venait à passer, elle réduirait automatiquement la valeur de l’entreprise, en la condamnant soit à disparaitre, soit à se vendre. Plus le temps passera sans que TikTok trouve une option viable, plus son prix baissera. L’avenir de TikTok est désormais entre les mains du Sénat américain.

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