Au jeu de la divination sur les résultats électoraux, Twitter a été bon pour le premier round des primaires américaines.

Certains se souviennent encore avec nostalgie de l’ère pré-web où les résultats des élections en France étaient annoncés à 20 heures tapantes à la télévision. Cette pratique contrôlée n’a plus de sens à l’heure où les rédactions étrangères qui publient sur le web ont accès aux mêmes informations que les rédactions françaises et ne se gênent pas pour publier des estimations bien avant les chaînes locales. Plus récemment, une nouvelle forme d’estimation pointe le bout de son nez et elle semble être plutôt fiable : le bruit social généré par des services comme Twitter, Facebook ou Google s’avère assez compétent quand il joue au prophète.

C’est ce qu’ont remarqué les médias américains hier, qui couvraient le premier résultat des primaires dans l’Iowa. Dans un tweet, le journaliste de Mashable Brian Ries a montré les statistiques des tweets mentionnant l’un ou l’autre des candidats. Alors que Trump était donné gagnant chez les Républicains par différents sondages, c’est finalement son concurrent Ted Cruz, sénateur du Texas, qui a remporté la primaire.

Twitter a également été bon sur les deux suivants, puisque Rubio et Bush complètent le palmarès — dans cet ordre. Côté démocrates, c’est aussi une victoire pour Twitter même si l’écart a été exagéré par le réseau social : Hilary Clinton a remporté la primaire suivie de près par Bernie Sanders (49,8 % contre 49,6 %).

https://twitter.com/moneyries/status/694386235830374401/photo/1

Facebook et Google sont aussi tous les deux intéressants dans leur genre, mais restent imparfaits. Le moteur de recherche a par exemple extrêmement bien prédit la poussée de dernière minute de Bernie Sanders, qui a vu le nombre de recherches sur son nom exploser à mesure que le scrutin approchait. Cette multiplication des requêtes reflète assez bien le résultat final, qui a laissé les deux candidats Démocrates plus proches que prévu.

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Le Des Moines Register a récupéré de son côté des données sur les sujets de conversation qui ont été abordés sur Facebook. Et pour le coup, le réseau social de Mark Zuckerberg se plante complètement si on interprète les différents niveaux de bruit autour des différents candidats comme des indicateurs pour les résultats :

  • Bernie Sanders – 42,2 %
  • Donald Trump – 21,7 %
  • Hillary Clinton –13,1 %
  • Ted Cruz – 10,7 %
  • Rand Paul – 4,7 %
  • Ben Carson – 2,6 %
  • Marco Rubio – 1,9 %

Sanders et Trump caracolent en tête des discussions alors qu’ils ont tous les deux fini en deuxième position. Cruz et Clinton, les deux gagnants, ne dépassent même pas les 20 % des mentions globales dans les publications Facebook.

En gardant ce prisme, les prochaines élections pour les primaires américaines vont être très intéressantes à suivre. Si Twitter parvient à prédire des résultats de manière aussi fiable qu’il l’a fait dans le premier état à voter, il pourrait être un outil redoutable pour un candidat qui sait s’en servir — aux États-Unis comme en France.


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