À intervalles réguliers, les titulaires de droits aux États-Unis communiquent aux autorités américaines une liste de services qui sont accusés d’être des plaques tournantes pour le piratage d’œuvres culturelles. Ces signalements durent depuis des années. Chaque année, certains noms reviennent inlassablement. D’autres apparaissent, comme autant de nouvelles cibles à abattre.
Ces listes nourrissent les rapports spéciaux 301 du représentant américain au commerce (USTR), qui renseignent la Maison-Blanche sur la situation de la protection de la propriété intellectuelle dans le monde. Washington peut ainsi orienter sa politique étrangère et essayer d’inciter les États à agir. Les labels de musique fournissent aussi leurs propres listes noires.
Hollywood liste les pires sites de piratage
Une nouvelle édition a été repérée par Torrentfreak, un site spécialisé dans l’actualité du protocole BitTorrent et du piratage sur le net. Le document daté du 7 octobre s’adresse à l’USTR et vient de la Motion Picture Association, le principal lobby américain dans le cinéma — on trouve dans ses rangs Disney, Netflix, Universal, Warner Bros, Paramount et Sony Pictures.
Les plateformes jugées hautement problématiques sont classées en dix catégories :
- les sites web de liens et de streaming ;
- les hébergeurs permettant les téléchargements directs ;
- les services IPTV illicites ;
- les applications et les appareils de piratage ;
- les réseaux pair-à-pair (P2P) et les portails BitTorrent ;
- les prestataires d’hébergement ;
- les bureaux d’enregistrement de noms de domaine ;
- les solutions de paiement ;
- les réseaux publicitaires et les annonceurs en ligne ;
- le « piratage comme service » (PaaS).
La liste contient 70 entrées, dont 20 nouvelles. On retrouve des plateformes assez connues dans le monde du partage illicite de fichiers culturels, notamment dans la rubrique P2P. 1337x, Rarbg, Rutracker, The Pirate Bay et Yts sont des noms que les aficionados de BitTorrent connaissent bien. Idem du côté du téléchargement direct, avec 1Fichier, Mixdrop, Telegram, Uptobox ou VK.
Du côté des extensions de noms de domaine, ceux jugés trop laxistes sont liés aux Tonga (.to), à la Russie (.ru), au Monténégro (.me), aux îles Coco (.cc), au territoire britannique de l’océan Indien (.io) et à la Suisse (.ch). Ailleurs dans la liste, sont pointés du doigt, comme Fmovies (parmi les sites de liens et de streaming), 1XBET (paiement) ou le moteur de recherche de Baidu.
À l’inverse, certains noms identifiés par le passé ne figurent plus dans l’édition 2022 du document. C’est le cas de Zone-telechargement qui a annoncé fermer en début d’année, Uploaded.net (qui reste actif), les registres liés à l’Islande (.is) et aux Tuvalu (.tv). PopcornTime a aussi disparu, BitSoup (renommé en Gimmepeers). En tout, 28 noms sont absents de l’édition 2021.
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