Les masques en tissu sont moins efficaces que les masques chirurgicaux, que l’on trouve aujourd’hui très facilement dans le commerce à des prix accessibles (40 centimes le sachet de 10 par exemple).

Non seulement le coronavirus SARS-CoV-2 fait preuve d’une transmission aérosol, mais le nouveau variant Omicron, apparu fin 2021, apparaît plus contagieux. Les gestes barrières demeurent donc encore, à ce stade de la pandémie, déterminants. L’aération peut tout changer, mais les masques sont, eux aussi, un outil crucial au quotidien. Il faut privilégier, autant que possible, les plus efficaces.

Il existe plusieurs catégories de masques utilisés par le grand public, que l’on peut résumer ainsi :

  • Le masque en tissu réutilisable. Il en existe plusieurs sortes : masque artisanal fait maison (sans garantie de la moindre efficacité) ; masque de catégorie 2 (filtration à 70 % des particules égales ou supérieures à 3 microns) ; le masque de catégorie 1 (filtration à 90 % des mêmes particules). Le masque de catégorie 1 est le plus répandu aujourd’hui, ils respectent la norme Afnor. L’efficacité est mieux que rien, mais moindre que les deux suivants, qui sont des masques médicaux.
  • Le masque chirurgical : il obéit à une norme qui fixe son efficacité à une filtration 95-98 % des particules de 3 µm. Il filtre très bien les particules émises par le porteur. Il contribue aussi à le protéger contre l’entrée de particules, mais dans une moindre mesure. Cela aide à protéger les autres, et un port généralisé limite les risques pour l’ensemble de la population.
  • Le masque FFP2 : sa norme fixe son efficacité à une filtration de 94 % des particules de 0,6 µm. Il filtre au moins aussi bien les particules émises, mais beaucoup mieux les particules « reçues » qu’un masque chirurgical. Il est le plus efficient.

Face au variant Omicron, plus contagieux, le masque FFP2 apparaît d’autant plus utile. Mais il ne représente pas la panacée : il serait par exemple absurde de mettre un FFP2 au bureau mais de manger tous ensemble dans un espace clos le midi. À l’inverse, dans un open space bien espacé, bien aéré, sans moment partagé le midi, le masque FFP2 et le masque chirurgical sont à efficacité réelle équivalente. Il existe en revanche des configurations où porter un FFP2 est une bonne idée.

Qu’en est-il de la part des masques en tissu dans la situation actuelle, début 2022 ?

Les masques en tissu sont mieux que rien, mais autant privilégier un chirurgical et/ou les FFP2. // Source : Pexels
Les masques en tissu sont mieux que rien, mais autant privilégier un chirurgical et/ou les FFP2. // Source : Pexels

« Mieux que rien », le masque en tissu est une solution de secours

Au début de la pandémie, les masques en tissu étaient encouragés. Et pour cause : les masques chirurgicaux demeuraient encore peu disponibles et peu accessibles pour le grand public. Or, la protection faciale est importante. Les masques en tissu correspondent à du « mieux que rien », ce qui leur confère une certaine utilité. Mais dans le contexte actuel, ils demeurent la solution la moins bonne face à l’offre disponible.

C’est ce que nous expliquait, fin 2021, le médecin Michael Rochoy : « Les masques en tissu étaient là dans un contexte de pénurie [mars-juin 2020], ils avaient toute leur place à ce moment-là. Depuis qu’il y a des masques chirurgicaux à 3 euros les 50, il n’y a plus ce problème, alors il faut passer aux chirurgicaux en règle générale, ainsi qu’aux masques FFP2 pour certaines situations. »

« Il faut passer aux chirurgicaux en règle générale »

Michael Rochoy, médecin

Le prix des masques chirurgicaux les rend, à notre époque, très accessibles. En grandes surfaces, comme chez Intermarché par exemple, vous pouvez trouver des sachets de 10 masques à 40 centimes pièce.

Ne portez pas le même masque en tissu toute la semaine

Le problème des masques en tissu n’est pas seulement que leur efficacité est moins importante qu’un chirurgical ou qu’un FFP2. Il y a aussi le fait que leur caractère réutilisable (certes, pratique) a tendance à être… quelque peu abusé. Les mauvaises pratiques sont nombreuses, comme porter le même masque en tissu toute la semaine, ou continuer à l’utiliser après de trop nombreux lavages. Cela ne signifie pas que vous ne devez pas en garder sous la main : ils peuvent servir de secours, ou permettre un équilibre dans le budget selon les situations.

La conclusion demeure celle-ci : autant que possible, le masque en tissu ne doit pas être considéré comme le masque par défaut — à la différence du masque chirurgical et du masque FFP2. C’est d’autant plus important pendant cette 5e vague caractérisée par un variant plus contagieux.

Puisqu’il n’est jamais de bon prétexte pour le rappeler, précisons qu’un masque ne se porte jamais sous le nez, quel qu’il soit. Jamais. Cela détruit l’intégralité de son efficacité.

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