La mission BepiColombo s’approche à 200 kilomètres de Mercure dans la nuit du 1er au 2 octobre 2021. Il s’agit du premier survol de cette planète pour la sonde, qui a besoin de ce type de manœuvres pour se satelliser autour de Mercure.

« Nous sommes presque à notre premier survol de Mercure ! », a tweeté l’Agence spatiale européenne sur le compte @ESA_Bepi ce 30 septembre 2021. La sonde BepiColombo s’approche de son objectif final. La mission d’exploration de la planète la plus proche du soleil, lancée en 2018, connaît un événement important en ce début octobre 2021 : son tout premier survol de Mercure. Ce survol a lieu précisément dans la nuit du 1er au 2 octobre, à 1h35 du matin (heure française).

Jamais encore la sonde ne s’est autant approchée de Mercure. Son dernier survol marquant d’une planète avait eu lieu au cours de l’été : le 10 août, BepiColombo s’était approchée de Vénus à 550 km de distance, un jour après un passage de Solar Orbiter. Avant cela, il avait déjà fallu survoler Vénus en octobre 2021 et frôler la Terre en avril 2020, afin de se propulser vers le centre du système solaire.

Étapes du voyage de BepiColombo vers Mercure. // Source : ESA

Étapes du voyage de BepiColombo vers Mercure.

Source : ESA

À 200 km de la surface de Mercure

La mission est composée de deux orbiteurs, MPO (Mercury Planetary Orbiter) de l’ESA et MMO (Mercury Magnetospheric Orbiter) de la JAXA. L’institut des sciences spatiales et astronomiques (ISA) de la JAXA a justement publié, le 22 septembre 2021, une animation permettant de mieux se rendre compte de ce à quoi devrait ressembler le survol du 2 octobre.

La planète Mercure est vue depuis la mission. Avant le passage le plus rapproché, à 200 km de Mercure, la planète apparaît entièrement plongée dans l’ombre — seul un fin croissant est éclairé. Lorsque BepiColombo commence à s’en éloigner, l’autre face de l’astre est visible, quasiment intégralement éclairée. Une vue du dessus apparaît aussi en bas à gauche, tout au long de l’animation.

Pourquoi BepiColombo doit-elle survoler Mercure ?

De tels survols sont essentiels à la mission de BepiColombo, car il est particulièrement complexe de s’insérer sur une orbite spatiale stable autour de la planète Mercure. Les manœuvres d’assistance gravitationnelles sont requises — un survol de la Terre, deux de Vénus et six de Mercure, au total — pour se satelliser autour de la planète, car le Soleil exerce une gravité considérable. BepiColombo doit lutter constamment contre l’attraction de l’étoile, pour ne pas tomber vers le Soleil.

Le voyage de la sonde vers Mercure, la plus petite et la moins explorée des planètes de l’intérieur du système solaire, doit durer sept ans en tout. Lorsque BepiColombo parviendra enfin sur son orbite stable autour de la planète, elle devra composer avec une température de 350°C. C’est là qu’elle servira à sonder la surface, l’exosphère et la magnétosphère de Mercure. Plus largement, la mission devrait permettre de mieux comprendre l’évolution du système solaire et la formation des exoplanètes gravitant très près de leur étoile.


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