C’est une des étapes-clés dans le développement du Space Launch System. Le logiciel de vol du futur lanceur lunaire de la NASA a été installé. Cela signifie qu’une campagne de tests décisifs démarre enfin.

Il a beau avoir des boosters impressionnants et un étage central de plus de 60 mètres de haut, le SLS ne serait rien sans ce logiciel qui vient d’être installé dans ses ordinateurs. Il est désormais chargé dans les trois ordinateurs de bord, et c’est lui qui va guider le lanceur, lors de son départ pour la Lune l’année prochaine. En mars 2022, la mission Artemis I décollera sans équipage pour une grande répétition générale, avant les futures missions habitées. Le lanceur géant devra mettre le vaisseau Orion en orbite lunaire. C’est le même véhicule qui transportera des astronautes en orbite pour Artemis II, puis jusqu’à un autre vaisseau pour rejoindre le sol lunaire lors d’Artemis III.

Mais avant d’en arriver là, il faut s’assurer que le SLS et son nouveau logiciel fonctionnent correctement, ce qui va être l’objet des travaux des mois à venir. L’agence spatiale américaine avait déjà mené plusieurs Green Run ces derniers mois, c’est-à-dire des simulations de décollage pour voir si les moteurs résistaient au choc. Des tests réussis mais désormais il faut aller plus loin, en intégrant le logiciel de vol aux simulations.

300 000 scénarios de vol

Cela signifie que les ingénieurs vont tester plusieurs scénarios de vol afin d’être certains que tout se passe bien le jour J. Un ingénieur de la NASA détaille : «Notre campagne de tests implique plus de 300 000 différents scénarios de mission pour s’assurer que tout est qualifié pour le vol habité. Chaque scénario vise à évaluer les différentes situations que le véhicule peut rencontrer pendant le lancement et le vol.» Ces scénarios peuvent impliquer des problèmes liés à la météo, ou alors une défaillance sur telle ou telle pièce de l’ensemble de cette mécanique. À chaque fois, il faut s’assurer que le logiciel de vol s’adapte à la situation. Au fur et à mesure des tests et de la collecte des données, d’autres essais plus complexes auront lieu pour couvrir tous les cas de figure.

Orion

Source : Nasa

Des précautions loin d’être superflues, car, avant que des êtres humains montent à bord de la capsule, les défis sont nombreux. Il faut faire passer ce géant de 0 à 27 000 kilomètres par heure et s’assurer que les connexions avec le vaisseau Orion sont bonnes. Ces tests vont servir à réduire l’incertitude qu’il y a autour de cette opération.

La NASA précise bien que si l’assemblage du lanceur et les tests au sol sont généralement ce qui est le plus suivi et le plus spectaculaire, l’étape qui vient est de loin la plus compliquée et la plus importante. Lors de la mission Artemis I, tout sera scruté à la loupe, et si un seul problème est détecté, cela peut se révéler capital pour la suite de la mission où, avec des humains à bord, il n’y a pas le droit à l’erreur.

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