Blue Origin a baptisé ses deux fusées New Shepard et New Glenn : un choix qui ne doit rien au hasard. C’est un hommage à la conquête spatiale américaine.

Il y a souvent une histoire derrière le nom des vaisseaux spatiaux : c’est vrai pour le Soyouz, qui signifie « union » en russe — rien de surprenant lorsque l’on sait que le projet s’enracine dans l’histoire de l’URSS. C’est aussi le cas de la fusée Ariane, qui s’inspire de la mythologie grecque. Même chose pour le Dragon de SpaceX, qui sert à transporter soit des vivres, soit des équipages.

L’entreprise américaine Blue Origin, qui a vu le jour en 2000 sous l’impulsion de Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon, ne déroge pas à cette règle officieuse. Le nom qui a été attribué à sa première fusée, New Shepard, ne doit rien au hasard. Idem pour le futur lanceur que la société a en chantier, New Glenn, et dont le premier vol inaugural est censé arriver avant la fin de l’année prochaine.

Source : Nasa

Alan Shepard, en avril 1970, lors d’une communication avec Apollo 13. // Source : Nasa

Les deux lanceurs ont été baptisés en hommage à deux pionniers de l’aventure spatiale américaine, Alan Shepard et John Glenn. L’histoire de ces deux hommes, qui participèrent au programme Mercury, conçu par la Nasa pour doter les États-Unis de ses premiers astronautes, est notamment racontée dans l’ouvrage L’Étoffe des héros, qui a été adapté au cinéma et en série télévisée.

Alan Shepard et John Glenn étaient membres du groupe Mercury Seven, nom donné aux sept premiers astronautes américains. Tous ont pu aller dans l’espace, mais ces deux-là ont particulièrement marqué l’histoire de la conquête spatiale en devenant, pour Alan Shepard, le premier Américain à aller dans l’espace, lors d’un vol suborbital, et, pour John Glenn, le premier Américain à effectuer un vol orbital.

La différence entre les deux tient au fait de la trajectoire de l’objet qui est lancé : dans le premier cas, la vitesse n’est pas assez élevée pour se maintenir en orbite (en l’espèce, de la Terre). Dans le second, la vitesse est assez haute pour pouvoir faire des boucles autour de la planète bleue, sans retomber. Dans l’écusson de Blue Origin, la vitesse suborbitale est de 3 km/s, tandis que la vitesse orbitale est de 9,5 km/s.

John Glenn

John Glenn dans sa combinaison, en 1962.

Source : Nasa

Il est intéressant de noter que chaque fusée de Blue Origin a une capacité correspondant à ce qu’ont accompli Alan Shepard et John Glenn.

En clair, la fusée actuelle de Blue Origin, New Shepard, est une fusée limitée à des missions suborbitales. En clair, elle fait une parabole au-dessus de la Terre, avant de revenir. Elle est employée à des fins de tourisme dans l’espace. Le futur lanceur de l’entreprise, New Glenn, doit au contraire pouvoir atteindre une vitesse orbitale, non pas pour elle-même, mais pour ses futures charges utiles, comme des satellites.

New Shepard a déjà opéré quinze vols suborbitaux d’entraînement, sans personne à bord. Elle a été utilisée le 20 juillet 2021 pour la toute première mission habitée de l’entreprise, avec quatre personnes à bord : Jeff Bezos, son frère Mark, Oliver Daemen et Wally Funk, une ancienne aviatrice américaine qui a failli participer à l’équivalent de Mercury Seven, mais uniquement avec des femmes.

Alan Shepard a effectué son premier vol spatial suborbital en 1961, trois semaines à peine après celui de Youri Gagarine (le Soviétique avait atteint une vitesse orbitale). Par la suite, Alan Shepard est devenu le cinquième homme à marcher sur la Lune, lors du troisième alunissage (Apollo 14). John Glenn, lui, n’est jamais allé sur la Lune, mais il a détenu le record de la personne la plus âgée à avoir volé dans l’espace, à 77 ans.

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