La Nasa estime que la Chine n’a pas géré correctement la mission spatiale qui a permis la mise sur orbite du premier étage de sa future station. Un des étages de la fusée utilisée à cette occasion a en effet opéré un retour incontrôlé — mais heureusement sans dégâts — sur Terre ce weekend.

Il est très rare que la Nasa montre publiquement son agacement. Mais l’agence n’a vraiment pas digéré le gros couac de la Chine dans le domaine spatial : le retour incontrôlé d’un étage de sa fusée Longue-Marche 5B dans l’atmosphère terrestre, le week-end dernier.

« Les puissances spatiales doivent minimiser les risques que les retombées d’objets spatiaux font courir aux personnes et aux infrastructures sur Terre, et se montrer aussi transparentes que possible sur les opérations qu’elles mènent, a déclaré Bill Nelson, le nouvel administrateur de la Nasa,  dans un communiqué de presse publié le 9 mai.

Le patron de l’agence spatiale américaine conclut sèchement : « Il est clair que la Chine ne réussit pas à tenir ces standards de responsabilité sur la question des débris spatiaux

Bill Nelson, le nouveau patron de la NASA (photo recadrée) // Source : Nasa HQ Photo / Flickr

Bill Nelson, le nouveau patron de la NASA (photo recadrée)

Source : Nasa HQ Photo / Flickr

Un point d’impact délicat à prévoir

Même si le risque que la fusée chinoise entraîne des dégâts sur Terre était réduit, des appréhensions demeuraient, la semaine dernière, car le point d’impact était délicat à anticiper. Les États-Unis, qui suivaient le trajet de l’élément de très près, n’avaient d’ailleurs pas caché avoir, tout de même, quelques inquiétudes. « Nous espérons [que la fusée] tombera à un endroit où elle ne fera de mal à personne, dans l’océan ou un endroit comme ça », avait ainsi déclaré, l’air soucieux, Lloyd Austin, le ministre de la défense des États-Unis.

La Chine avait, de son côté, cherché à rassurer au maximum la communauté internationale, en insistant sur la faible probabilité que le retour de sa fusée entraîne des dégâts au sol. « En raison de la conception technique de cette fusée, la majorité des composants seront brûlés et détruits lors de la rentrée dans l’atmosphère », avait assuré le 7 mai, Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères. « La probabilité de causer des dommages aux activités aériennes ou [aux personnes, constructions et activités] à Terre est extrêmement faible. »

La fusée n’a pas fait de dégâts

Le retour du premier étage de la fusée chinoise s’est finalement déroulé sans encombre. « Selon le suivi et l’analyse, à 10 h 24 [4 h 24 à Paris] le 9 mai 2021, le premier étage de la fusée porteuse Longue-Marche-5B est rentré dans l’atmosphère », a confirmé, le week-end dernier, le bureau chinois d’ingénierie spatiale. Le retour de l’élément dans l’atmosphère terrestre s’est fait au-dessus de l’océan Indien, près des Maldives. Et la majeure partie de ce dernier s’est désintégrée à cette occasion.

La fusée porteuse Longue-Marche 5B avait été utilisée par la Chine pour placer sur orbite le premier module de sa station spatiale. Une fois assemblée, celle-ci sera composée de trois modules principaux. Si tout se passe comme prévu, la China Space Station devrait être opérationnelle en 2022 et fonctionner pendant 15 ans.

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