Les astronomes professionnels ont besoin de votre aide pour trouver des exoplanètes. Grâce au projet de science citoyenne « Planet Patrol », vous pouvez aider la Nasa en observant des images prises par le télescope TESS.

Que ce soit pour faire avancer la recherche sur le nouveau coronavirus, étudier les manchots en Antarctique ou localiser des trous noirs, les projets de sciences participatives se multiplient et se diversifient. La Nasa s’est ajoutée à la liste en ouvrant ce 30 septembre 2020 son initiative « Planet Patrol ». Accessible via le portail de science citoyenne Zooniverse, ce projet vous incite à contribuer à la recherche des exoplanètes.

L’idée est de travailler en collaboration avec des astronomes professionnels, qui trient les images obtenues par le télescope spatial TESS (dont le sigle signifie, en français, « Satellite de recensement des exoplanètes en transit »). Depuis son lancement en 2018, le télescope est placé sur une orbite terrestre haute pour scruter le ciel, à la recherche d’exoplanètes passant devant leur étoile (ce qui fait alors baisser légèrement leur luminosité).

L’œil humain peut repérer les imposteurs

Les données captées par TESS sont ensuite traitées de façon automatisée. Néanmoins, cette technique peut parfois laisser à désirer, la machine ne parvenant pas toujours à distinguer les véritables exoplanètes d’autres phénomènes. « L’œil humain est extrêmement doué pour repérer de tels imposteurs, et nous avons besoin de scientifiques citoyens pour nous aider à faire la distinction entre les sosies et les vraies planètes », explique l’astronome Veselin Kostov du Goddard Space Flight Center, qui mène le projet Planet Patrol, cité dans un communiqué.

Tout l’enjeu de Planet Patrol est de faire la différence entre les potentielles exoplanètes et les artéfacts qui altèrent les signaux captés par TESS. Pour identifier ces faux positifs, l’idée est d’observer comment l’image de l’étoile change alors que la supposée exoplanète effectue son transit (son passage devant l’étoile). Mais lorsque la force du signal n’est pas beaucoup plus élevée que le bruit de fond, l’exercice s’avère compliqué. C’est pourquoi il vaut mieux observer les images une par une, avec un regard humain plutôt qu’un robot.

Serait-ce une exoplanète ? // Source : Capture d'écran Zooniverse

Serait-ce une exoplanète ?

Source : Capture d'écran Zooniverse

Comment classer les images ?

Une fois sur le site, un tutoriel donne quelques indications pour apprendre à bien classer les images (attention, tous les contenus sont en anglais). Les images qui défilent contiennent chacune un point rouge et un contour en pointillé. Ce contour aide à repérer la zone où se trouve l’étoile que TESS a ciblé. On peut aussi voir une zone lumineuse de couleur blanche, généralement répartie sur plusieurs pixels.

  • Si vous observez une zone lumineuse à l’intérieur du contour en pointillés et que le point rouge est vers le centre de la zone, il y a de grandes chances que vous soyez en présence d’une potentielle exoplanète. Vous pouvez répondre en cliquant sur « Yes ».
  • Si vous voyez plusieurs zones lumineuses, et que le point rouge ou les pointillés ne coïncident pas avec ces zones, il faut l’indiquer en cliquant sur la réponse « No, there are multiple bright spots » (« non, il y a plusieurs points lumineux »).
  • Si vous ne voyez aucune zone lumineuse clairement définie, il faut choisir la réponse « No, poorly-defined spot » (« non, point mal défini »).
  • Enfin, si l’image ne ressemble à rien de tout cela, il faut utiliser la réponse « None of the above » (« aucune des réponses ci-dessus »).

À tout moment, vous pouvez consulter le guide (« Field guide ») qui se trouve sur la droite de l’image, pour obtenir des exemples d’images et les réponses associées. Une FAQ est également consultable, à nouveau intégralement en anglais. Enfin, vous pouvez consulter des collections d’images qui ont retenu l’attention sur cette page — celles qui sont considérées comme de bonnes images sont listées ici.

Le plus gros inconvénient de Planet Patrol est de ne pas (encore) disposer de traduction dans d’autres langues. Hormis cette critique, le projet est très accessible, ce qui n’est pas toujours le cas des initiatives de science citoyenne. Une fois que vous avez compris la petite logique du positionnement du point rouge, de la zone lumineuse et des pointillés, ce qui ne prend que quelques minutes, vous pouvez vous lancer en quête de potentielles nouvelles exoplanètes !

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