La Nasa vise la Lune et Mars pour organiser de futures missions habitées. Pour encadrer les risques d’une contamination d’origine terrestre de ces corps, qui pourrait se révéler dangereuse, l’agence a émis deux nouvelles directives.

Comment limiter le risque de contamination des corps explorés par l’humanité dans le système solaire ? La Nasa a apporté des modifications aux règles édictées pour encadrer ses missions, à la fois robotiques et humaines, sur la Lune et Mars. Le 9 juillet 2020, l’agence spatiale a présenté deux nouvelles directives provisoires.

Avec la mission Artémis, la Nasa projette le retour de l’humanité sur la Lune en 2024. Comme l’illustre le logo retenu pour la mission, le retour sur notre satellite naturel n’est pas une conclusion : à l’horizon se trouve Mars. Or, l’envoi d’êtres humains vers ces cibles impose d’anticiper un élément inévitable : les astronautes emporteront forcément avec eux une foule de microbes (c’est aussi le cas des robots, mais ils peuvent toutefois être préparés pour tuer le plus de microbes possible). C’est ici que les directives interviennent.

« Éviter toute contamination dangereuse »

La première directive est enregistrée sous le nom NID 8715.128. Elle concerne le « contrôle de la contamination biologique terrestre à venir associée à toutes les missions de la Nasa ou affiliées à la Nasa destinées à atterrir, orbiter ou rencontrer autrement la Lune ». La directive s’applique aux missions robotiques et humaines de la Nasa sur la Lune. Des obligations seront à respecter afin d’ « éviter toute contamination dangereuse » d’origine terrestre, ce qui s’inscrit dans le cadre du Traité de l’espace. Ce document, ratifié en 1967, pose les fondements juridiques pour explorer l’espace (aucun État ne peut ainsi s’approprier l’espace).

Il faudra désormais « fournir un inventaire du matériel biologique (vivant et mort) inclus dans le matériel et les charges utiles des engins spatiaux ». Concernant les missions comportant un équipage, la directive requiert une liste de « la quantité et de l’élimination des matières biologiques, y compris les déchets, à conserver dans l’environnement lunaire ».

La seconde directive est enregistrée sous le nom NID 8715.129. Elle concerne cette fois-ci l’exploration de Mars. L’idée est de se servir des connaissances acquises grâce aux missions sur la Station spatiale internationale, au projet de Lunar Orbital Platform-Gateway (une future station qui doit être installée en orbite lunaire), aux opérations menées à la surface de la Lune, ainsi que les missions robotisées vers Mars, pour limiter les contaminations qui pourraient poser problème. À nouveau, la directive s’inscrit dans le cadre du Traité de l’espace.

Des technologies d’atténuation

La directive anticipe les éventuelles contaminations qui pourraient toucher le système Terre-Lune, du fait de « la présence humaine dans des véhicules spatiaux destinés à atterrir, orbiter, voler et revenir de Mars ». Le texte prévoie ainsi des « technologies d’atténuation de libération ou d’intrusion de contamination », comme des systèmes en boucle fermée, des quarantaines, des systèmes d’élimination des déchets biologiques limitant au maximum l’impact humain sur Mars.

La compréhension des processus qui ont lieu dans l’environnement martien est également requise : il n’est pas exclu de mener des expériences « à un endroit proche des sites d’atterrissage ou d’opérations de la mission humaine pour caractériser tous les constituants organiques présents ». Cette recommandation est en partie liée à la découverte par le rover Curiosity de molécules organiques à la surface de la planète, qu’il faut prendre en considération.

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