Les Amazones ne sont pas qu’un mythe, même si la réalité était bien éloignée des représentations qui se sont imposées chez les Grecs et qui ont perduré dans la pop culture. Une étude publiée en juin 2020 dans une revue anthropologique apporte la preuve que des restes partiellement momifiés, datés d’il y a 2 600 ans, appartenaient à une fille de 13 ans. Elle était une guerrière appartenant au peuple des Scythes.
Initialement, le corps de la jeune fille avait été associé à celui d’un jeune homme. La raison de cette confusion ? Dans sa tombe, on trouve des attributs que les archéologues ont longtemps associés automatiquement aux hommes : une hache, un arc et des flèches. Les tombes de femmes étaient quant à elles associées à des accessoires comme des miroirs et des perles.
La nouvelle étude délaisse cette interprétation faussée. Elle se base sur les dernières techniques modernes permettant de qualifier le genre et l’âge d’un corps humain fossilisé : l’analyse génétique. C’est ainsi que l’équipe d’archéologues russes peut attester, avec un niveau élevé de probabilité, qu’il s’agissait d’une fille de 13 ans.
Chez les Scythes, il y avait des cavalières
Cette découverte marquante apporte une nouvelle preuve à un faisceau grandissant d’éléments montrant que le mythe originel des Amazones était inspiré par les guerrières, nombreuses chez les Scythes. Ces peuples nomades ont vécu en Eurasie et ont prospéré entre le VIIe siècle avant J.-C. et la fin de l’Antiquité.
En 2019, des archéologues ont excavé une tombe scythe, où ils ont retrouvé les restes de quatre femmes. Deux d’entre elles ont été enterrées avec des lances et des harnachements de cavalerie. Dans la tombe se trouvaient aussi des pointes de flèches. L’une des femmes a même été enterrée avec une couronne en or et un poignard. Les scientifiques à l’origine de cette découverte déclaraient à l’époque être certains que ces femmes étaient quatre guerrières, et plus précisément des cavalières.
La théorie la plus probable aujourd’hui est que les Grecs se sont inspirés des guerrières scythes pour leurs récits, en déformant leurs observations avec leurs propres a priori — par exemple, dans la mythologie grecque, les Amazones ne sont invoquées que pour être vaincues par les héros. De manière générale, les récits grecs sur les Amazones ont tendance à fragmenter socialement les guerrières et les guerriers alors que, chez les Scythes, cette rivalité ne semblait pas exister de manière aussi significative.
C’est d’ailleurs pour cette raison que la découverte d’une guerrière âgée de 13 ans « ouvre une nouvelle voie dans l’étude de l’histoire sociale de la société scythe », explique l’archéologue Marina Kilunovskaya. Cela ne fait pas que confirmer l’existence d’archères et de cavalières chez les Scythes, cela donne également un indice sur leur place dans la société, en faveur d’une certaine égalité sociale au moins pour le combat. S’il existait des guerrières si jeunes, cela signifie que leur formation initiale était la même que celle des hommes, au moins en grande partie.
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