En raison d’un air plus propre, les panneaux solaires surveillés par cette équipe de chercheurs ont reçu et produit plus d’énergie. Pour ces scientifiques, c’est un enseignement à retenir pour l’avenir.

Pour freiner la propagation du coronavirus SARS-CoV-2, de nombreux pays ont opté pour la stratégie du confinement. La situation a eu de nombreuses conséquences environnementales inattendues. La réduction du bruit sismique en fait partie. Dans les grandes villes, on a aussi noté une amélioration de la qualité de l’air, notamment en raison de trafic routier considérablement amoindri. Une nouvelle étude, parue le 19 juin 2020 dans la revue Joule, montre que les panneaux solaires pourraient bien avoir été plus efficaces que jamais durant cette période.

Les cinq chercheurs à l’origine de cette étude avaient précédemment conduit des travaux sur la façon dont la pollution atmosphérique, et même la brume, ont un impact sur l’énergie reçue par les panneaux solaires — et donc produite ensuite. Ils s’étaient concentrés sur la ville de Delhi, en Inde, « l’une des villes les plus polluées de la planète ». Pendant le confinement dans la région, les chercheurs avaient tout simplement laissé en plan leurs équipements (des pyranomètres, un instrument qui permet de mesurer le niveau d’ensoleillement). Les scientifiques ont continué à recevoir des données, leur permettant de comparer les niveaux d’énergie des panneaux solaires avant et pendant le confinement.

Selon cette étude, les panneaux solaires étudiés ont reçu 8 % d'ensoleillement en plus en mars 2020 par rapport à la même période de 2017 à 2019. // Source : PxHere

Selon cette étude, les panneaux solaires étudiés ont reçu 8 % d'ensoleillement en plus en mars 2020 par rapport à la même période de 2017 à 2019.

Source : PxHere

Un aperçu d’un monde à l’air plus propre

En comparaison avec les données de la même période, référencées de 2017 à 2019, les chercheurs ont découvert que le niveau d’ensoleillement fin mars 2020 était 8 % supérieur. Sur l’heure de midi, l’irradiance est passée de 880 W/m2 à 950 W/m(watt par mètre carré). Pour les auteurs, ce changement est à mettre en corrélation avec la réduction de la pollution de l’air et des particules fines sur cette même période. « Je me doutais que nous allions observer une différence, mais j’ai été surpris de voir à quel point l’effet était clairement visible », confie l’un des auteurs. Un air plus propre et moins condensé en particules fines a davantage laissé passer la lumière du Soleil.

Pour l’équipe de recherche à l’origine de la découverte, il est clair donc que plus l’air est propre, plus l’énergie solaire est rentable dans son efficacité. Les auteurs écrivent qu’un tel constat doit faire évoluer nos conceptions : les problématiques écologiques représentent véritablement un ensemble. Avec la pandémie, « nous avons eu un aperçu de ce à quoi ressemble un monde où l’air est meilleur, et nous voyons qu’il y a peut-être une possibilité d’aplatir la ‘courbe climatique’ », soulève le scientifique allemand Ian Marius Peters, co-auteur, dans le communiqué.

Il note qu’un plus large usage des panneaux solaires pourrait participer à une spirale positive : une consommation énergétique plus propre mène à un air plus propre, ce qui mène à des panneaux solaires plus efficaces et ainsi de suite.

Nouveauté : Découvrez

La meilleure expérience de Numerama, sans publicité,
+ riche, + zen, + exclusive.

Découvrez Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.