L’Organisation mondiale de la santé vient de déclarer une « pandémie » pour définir la situation de Covid-19.

Alors que les épidémies causées par le nouveau coronavirus SARS-CoV-2 sont actuellement à l’origine de 120 000 cas d’infections, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de déclarer, ce 11 mars 2020, en fin de journée, que l’on entre officiellement dans la phase d’une « pandémie ».

Très tôt, dès janvier, l’OMS avait annoncé une « urgence de santé publique de portée internationale ». Mais dès lors, tout le monde s’interrogeait sur la possible transition vers une pandémie. À l’époque, comme on vous le relatait alors, il était clairement trop tôt pour définir ainsi la situation — on comptait, fin janvier, seulement 4 500 personnes infectées et 100 morts, dans encore peu de pays. Aujourd’hui, la situation s’est élargie car Covid-19 s’est répandue : 120 000 infections, 4 300 décès, et une propagation à 114 pays à travers le globe.

Mais que change, au juste, la prononciation du mot pandémie ?

Carte de la propagation au 11 mars 2020. // Source : Johns-Hopkins University

Carte de la propagation au 11 mars 2020.

Source : Johns-Hopkins University

De l’épidémie à la pandémie : un changement d’échelle

On déclare une épidémie lorsqu’une maladie est circonscrite à certains foyers précis. Au début, Covid-19 était concentrée en Chine, et seuls quelques cas se déclaraient dans d’autres pays, du fait de personnes en provenance de Chine ou ayant été en contact avec des personnes venant de Chine. Pour passer à la pandémie, il faut que le virus commence à se propager activement dans les pays secondaires. C’est ce qu’il se passe actuellement en Italie, qui est passé en quarantaine totale, ou encore en France, en Iran, en Corée du Sud.

Interrogé par Numerama fin janvier 2020, Yves Hansmann, chef des Services des Maladies Infectieuses et Tropicales à l’hôpital de Strasbourg, nous indiquait que « pour qu’il y ait une pandémie, il faut que cela se diffuse partout et que l’on ne maîtrise plus rien ». Par l’absence de maîtrise, il ne faut pas comprendre que l’on ne peut plus rien faire pour soigner les malades, les détecter et analyser le virus, mais plutôt qu’on arrive plus à circonscrire la maladie aux foyers initiaux, du fait d’une propagation plus active.

La pandémie correspond à l’ordre de grandeur, pas à la gravité

Dans un contexte déjà très anxiogène, ces précisions sont importantes : la « pandémie » ne vient pas d’un critère de sévérité, mais de diffusion. C’est une échelle de grandeur, en somme. Cela ne change donc rien au taux de mortalité qui reste aujourd’hui encore relativement bas. Par ailleurs, les autorités sanitaires ont depuis longtemps pris en compte cette échelle, la France ayant par exemple déclenché son plan de prévention et de lutte contre la pandémie grippale (qui comporte donc bel et bien la notion de pandémie). Ce plan avait été créé en 2011, deux ans après la pandémie de grippe A (H1N1).

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