Pour chercher la vie extraterrestre, peut-être faudrait-il s’intéresser aux courants des océans qui se cachent sous la surface des lunes glacées. Krista Soderlund, géophysicienne à l’université du Texas à Austin, s’est penchée sur cette piste dans un article scientifique, repéré le 3 septembre 2019 par Space.com et publié dans Geophysical Research Letters le 29 juillet dernier.
« Le système solaire externe héberge un grand nombre de satellites, dont beaucoup ont probablement des océans mondiaux sous leur couverture glaciaire externe », écrit la scientifique. Krista Soderlund s’est intéressée à plusieurs lunes qui se trouvent dans le système solaire : Encelade et Titan, des satellites naturels de Saturne, ainsi qu’Europe et Ganymède, qui tournent autour de Jupiter.
De forts courants et des transferts de chaleur
Ces lunes glacées qui abritent potentiellement des mondes océaniques sont des cibles fascinantes. Connaître les dynamiques à l’œuvre dans ces océans pourrait aider à savoir si ces environnements sont potentiellement habitables. La géophysicienne Krista Soderlund pense qu’il pourrait y avoir de « forts courants océaniques » responsables d’un « transfert de chaleur en fonction de la latitude » sous les couches glacées de ces astres. Afin d’estimer ces courants, la scientifique s’est appuyée sur la vitesse de rotation des lunes, l’épaisseur de leur couche de glace ou la densité de leur eau, comme le résume Space.com.
« Les courants et la turbulence tendent à mélanger les eaux des océans, ce qui implique la présence de forts gradients thermique [ndlr : le taux de variation de la température en fonction de la distance] et de composition près du haut et du bas de l’océan, dont la vie peut profiter », détaille la scientifique dans son étude. Les courants peuvent influencer la répartition des éventuels bionutriments, ou la fonte ou le gel de la glace en surface — autant d’éléments à prendre en compte pour rechercher une possible trace de vie.
Pour étudier les dynamiques possibles des océans de ces lunes, la géophysicienne a utilisé les nombreuses données récoltées par la mission Cassini, la sonde spatiale de la Nasa, de l’ESA et de l’ASI (l’Agence spatiale italienne). Entre 2004 et 2017, la sonde a permis d’étudier le système saturnien, avec l’envoi de l’atterrisseur Huygens sur le satellite Titan. Quant aux lunes de Jupiter, Krista Soderlund s’est appuyée sur la préparation des futures missions Europa Clipper et Jupiter Icy Moons Explorer (JUICE).
S’ils existent bel et bien, les courants dans les océans de ces lunes glacées favoriseraient la rencontre entre divers éléments susceptibles de créer une forme de vie. Comme sur la Terre, les océans de ces mondes ne sont certainement pas des étendues d’eau passives et de futures missions spatiales pourraient permettre de le confirmer un jour.
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