La chasse aux exoplanètes est l’une des recherches les plus excitantes pour les scientifiques, d’autant qu’elles sont parfois très étranges. Mais c’est aussi une quête frustrante. Trouver ces astres n’est pas le problème, des milliers ont déjà été détectés. En revanche, y trouver de la vie est beaucoup plus difficile et incertain. Une nouvelle étude publiée ce 22 août 2019 vient pourtant bien apporter son lot d’espoir dans cette quête.
Pour qu’une planète soit considérée comme adaptée à la vie, elle doit être présente dans la « zone d’habitabilité » de son système solaire. Cette zone n’est ni trop proche de l’étoile (la surface est trop chaude et gazeuse), ni trop loin (l’eau est sous forme de glace). L’eau est un critère aussi essentiel que précis à remplir et, concernant notre propre système solaire, la seule planète à être dans la bonne zone est la Terre. Une multitude d’autres facteurs viennent s’ajouter pour complexifier l’équation.
L’enjeu est dans les océans
Puisqu’il est impossible d’explorer les exoplanètes avec des sondes ou des rovers, années-lumière obligent, les scientifiques ne peuvent pas les observer de manière directe. Ils doivent procéder à des calculs et déductions : à partir de leur diamètre, de leur masse et d’autres facteurs détectables à distance, il est possible d’en déduire leur composition potentielle, notamment l’atmosphère.
L’équipe dirigée par la géophysicienne Stéphanie Olson a utilisé le puissant logiciel ROCKE-3D, développé par la Nasa, pour modéliser une variété d’exoplanètes. Cette technique a permis de simuler à grande échelle toute une série de conditions climatiques différentes. Le but : déterminer quels types d’exoplanètes seraient les plus susceptibles d’accueillir une biosphère riche, selon quels critères favorables.
La conclusion est « surprenante », selon Stéphanie Olson. « Cela nous montre que les conditions de certaines exoplanètes, avec des modèles favorables de circulation des océans, pourraient être mieux adaptées pour accueillir une vie plus abondante que celle sur Terre ». S’il est assez admis que les océans sont un critère sine qua non à la vie, cette nouvelle étude apporte une nuance de taille : tous les océans ne sont pas égaux dans leur potentiel… et ceux de notre planète mère ne sont forcément le summum de l’hospitalité par rapport à ce que l’on pourrait trouver dans l’Univers.
À partir des nouveaux paramètres découverts, l’équipe scientifique en est effectivement arrivée à la conclusion que certaines exoplanètes pourraient bien accueillir une vie plus riche encore que sur Terre. Il faut alors imaginer un astre planétaire pourvu d’une nature plus florissante, d’une faune plus diversifiée, d’une biodiversité abondante dans des proportions inégalées sur la planète bleue — dont l’environnement est pourtant déjà riche et précieux.
Un nouvel axe de recherche
Tout dépendrait d’un phénomène océanographique que l’on appelle « remontée d’eau » : les eaux de surface sont poussées par le vent, ce qui permet aux eaux de fond de remonter. Les nutriments ressortent ainsi des profondeurs, jusqu’à émerger sur les portions ensoleillées où la photosynthèse peut opérer.
« Plus il y a de remontées d’eau, plus il y a de réapprovisionnement en nutriments, ce qui signifie plus d’activité biologique », affirme Stéphanie Olson. Pour elle, il ne fait plus de doute, « ce sont les conditions que nous devons rechercher sur les exoplanètes ». Grâce aux modélisations, son équipe a déjà pu prédéterminer quelques critères pour préciser la recherche. Ils ont découvert une corrélation entre la haute présence de ces remontées d’eau et une atmosphère plus épaisse, combinée avec un taux de rotation plus faible et la présence de continents.
Une étude publiée en 2018 estimait à 35 % le nombre d’exoplanètes plus grandes que la Terre qui pourraient s’avérer très riches en eau. Dorénavant, nous savons plus que jamais où tourner le regard et comment pour espérer détecter des formes de vie sur des planètes lointaines.
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