Depuis 30 ans, d’étranges tempêtes sont observées à la surface de Neptune. Ces vortex éphémères laissent les astronomes songeurs. Une tache apparue en 2018 permet aujourd’hui à la Nasa d’en savoir plus sur leur formation.

Une superbe tempête en formation a été immortalisée sur Neptune l’année dernière. Le 25 mars 2019, des astronomes de l’université de Californie et du Nasa Goddard Space Flight Center ont publié deux études, dans les revues The Astronomical Journal et Geophysical Research Letters, au sujet de ce « vortex sombre » observé sur la planète.

En septembre et novembre 2018, le télescope spatial Hubble de la Nasa a permis de voir une grande tache sombre dans l’hémisphère nord de Neptune. Elle ressemblait étonnamment à une autre tempête, capturée par la sonde spatiale Voyager 2 en 1989 — et qui avait disparu à peine 5 ans plus tard, quand la Nasa avait tenté de la voir à nouveau.

À gauche, Neptune observée par Hubble en 2018. À droite, l'image de Voyager 2 en 1989. // Source : NASA/ESA/GSFC/JPL

À gauche, Neptune observée par Hubble en 2018. À droite, l'image de Voyager 2 en 1989.

Source : NASA/ESA/GSFC/JPL

La dernière tempête découverte sur Neptune, officiellement nommée NDS-2018, est la sixième d’une série de vortex sombres observés par la mission Voyager et le télescope Hubble. Suivre leur évolution est particulièrement important pour les astronomes, qui cherchent à comprendre la structure de l’atmosphère sur Neptune.

De petits nuages avant la tempête

Pour comprendre comment a pu se former l’étonnante tempête découverte en 2018, les chercheurs ont étudié les images de Neptune prises par le télescope Hubble entre 2015 et 2017. Ils ont découvert qu’il y avait « de plus petits nuages dans des endroits compatibles avec cette tempête ». Cette activité nuageuse a duré entre 2 et 3 années, avant que la tempête principale n’apparaisse.

« Si c’est le cas, elle [ndlr : la tempête] pourrait trouver ses origines bien plus profondément dans l’atmosphère qu’on ne le pensait avant », poursuivent les astronomes dans Geophysical Research Letters. Le vortex aurait ainsi pu se former en prenant de l’altitude de façon progressive.

La tâche de Neptune photographiée en 1989. // Source : Flickr/CC/Kevin Gill (photo recadrée)

La tâche de Neptune photographiée en 1989.

Source : Flickr/CC/Kevin Gill (photo recadrée)

Une tache tous les 4 à 6 ans

Les astronomes ont également estimé la fréquence à laquelle apparaissent les taches sombres observées à plusieurs reprises sur Neptune. À nouveau, les données du télescope Hubble ont été utilisées. D’après les scientifiques, une tache sombre apparaît tous les 4 à 6 ans sur l’astre, concluent-ils dans The Astronomical Journal.

Étudier l’atmosphère de Neptune pourrait avoir des implications plus larges que la seule connaissance de cette planète. Comme l’explique Amy Simon, planétologue au sein de la Nasa et co-autrice des travaux sur Neptune, « si vous étudiez les exoplanètes et que vous voulez comprendre comment elles fonctionnent, vous devez d’abord comprendre nos planètes » — c’est-à-dire celles de notre propre système solaire.


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