Aller sur Mars, c’est une chose. Savoir où se poser en est une autre. Cette question a longuement occupé les éminences grises de la NASA au cours des derniers mois, car l’on ne pilote pas une mission à plus de 2 milliards de dollars devant se déployer à des dizaines de millions de kilomètres de distance de la Terre sans savoir précisément où l’on va et ce que l’on veut faire.
Le 19 novembre 2018, l’agence spatiale américaine a finalement dévoilé au public la zone où se posera le rover Mars 2020, dont le nom est aussi celui de la mission : ce sera Jezero, un cratère d’impact d’environ 50 km de diamètre. La sélection de ce site ne s’est pas faite au hasard : les environs contiennent une variété de roches qui doivent permettre de mieux éclairer encore le passé de la planète rouge.
Un site géologiquement prometteur
La NASA explique :
Elle « offre de nombreuses cibles d’échantillonnage prometteuses d’au moins 5 types différents de roches, y compris des argiles et des carbonates qui ont un potentiel élevé de préservation de signatures de la vie passée. De plus, les matières transportées dans le delta à partir d’un grand bassin versant peuvent contenir une grande variété de minéraux provenant de l’intérieur et de l’extérieur du cratère ».
Mais si Jezero va susciter l’engouement des spécialistes en géologie planétaire du fait de sa composition diversifiée, le cratère va être un sacré défi pour les équipes chargées de gérer la descente et l’atterrissage de Mars 2020. La zone, si elle n’est pas impraticable, présente quand même un profil complexe, fait de nombreux petits cratères, de rochers et de sables dans lequel il est possible de s’enliser.
Le rover Mars 2020
Si la NASA pilote la mission Mars 2020, l’agence spatiale américaine s’est appuyée sur des contributions européennes. Trois composants viennent en effet du Vieux Continent : les capteurs météorologiques Meda (Espagne), l’antenne Rimfax (Norvège) et SuperCam (France). Cette dernière pièce, conçue en partenariat avec des universités, le CNRS et le CNES, regroupe une caméra, un laser et des spectromètres.
Son rôle sera d’analyser la composition chimique et la géologie des roches, en tirant des lasers focalisés sur un point de roche. La température atteindra alors 8 000°C et c’est par l’analyse de la lumière émise par ce plasma qu’il sera possible de tirer un profil de tous les échantillons qui lui seront soumis. Des traces de molécules organiques pourraient alors être détectées.
En tout, l’astromobile de la NASA embarquera une ribambelle d’instruments scientifiques. 23 capteurs, caméras et radars sont dénombrés, certains pour étudier l’atmosphère, d’autres pour inspecter l’état du rover, les autres devant aider à la navigation, repérer les obstacles, vérifier les abords de l’engin et observer son arrivée sur Mars, depuis l’entrée atmosphérique jusqu’à l’atterrissage.
Un retour d’échantillons sur Terre est au programme.
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