Il y a tout autour de la Terre des dizaines de milliers de débris de plus de 10 cm. On estime même qu’il y en a des dizaines de millions si l’on prend les fragments mesurant au moins 1 mm. Ces restes de satellites et de fusées sont causés par des évènements de nature très variée.

Dire que l’orbite terrestre est encombré est un doux euphémisme : depuis le début de la conquête spatiale, qui a démarré le 4 octobre 1957 avec l’envoi de la sonde soviétique Spoutnik 1, des milliers de satellites ont été envoyés, grâce à des milliers de fusées. Le revers de la médaille est que cette ère spatiale a aussi généré des débris à foison.

Le dernier rapport annuel de l’agence spatiale européenne (ESA) sur le sujet le montre bien : les dernières estimations dans ce domaine évaluent à 54 000 le nombre d’objets mesurant plus de 10 cm, 1,2 million ceux dont la taille varie de 1 à 10 cm et enfin à 130 millions les fragments allant de 1 mm à 1cm. Des ordures orbitales avec laquelle il faut composer.

Débris en orbite terrestre basse. // Source : ESA (photo recadrée)
Une visualisation des débris en orbite terrestre basse. // Source : ESA

Partagé le 1er avril, le bilan de l’ESA sur l’environnement spatial est l’occasion de décortiquer la provenance de ces débris. Car si l’on se doute que ce sont bien les activités humaines qui sont responsables de ces miettes de fusées et de satellites, la cause varie d’un évènement à l’autre. C’est ce que met en lumière ce document.

Les calculs de l’agence spatiale européenne se focalisent sur les incidents ayant eu lieu en orbite — qui sont au nombre de 656 depuis 1957, avec un calcul arrêté à la fin 2024 pour cette édition du rapport. Il est à noter qu’il s’agit-là des évènements confirmés. Ce qui signifie en creux que certains peuvent manquer à l’appel, car ils n’ont pas été vus.

L’origine des débris spatiaux

Ces 656 évènements se répartissent dans neuf catégories. La plupart des libellés sont simples à comprendre. Cependant, l’ESA donne pour chacun d’eux une explication.

Source : ESA avec ChatGPT

Inconnu : cette catégorie regroupe les évènements pour lesquels il n’y a pas assez de preuves pour les classer plus précisément.

Propulsion : rassemble les incidents pour lesquels « l’énergie stockés dans les sous-systèmes non passivés liés à la propulsion peut conduire à une explosion, par exemple en raison d’une contrainte thermique ». C’est là que l’on retrouve certaines fusées qui ont éclaté en plein vol.

Anomalie : concerne des séparations anormales, comme la perte en orbite de matériaux d’isolation ou de panneaux solaires. Dans ce cas de figure de « séparation non planifiée, généralement à faible vitesse », le « satellite reste essentiellement intact ».

Délibéré : il s’agit cette fois de tous les cas de rupture intentionnelle. On y met par exemple les tirs de missile anti-satellite (ASAT) tirés depuis le sol.

Aérodynamique : les ruptures de ce groupe viennent la plupart du temps de la pression trop forte causée par la traînée atmosphérique.

Électrique : on y met notamment les incidents de batterie (surcharge, court-circuit, surchauffe, dommages, problème structure, décharge excessive). Ces causes « entraînent dans tous les cas un emballement thermique et une rupture subséquente ». En clair, une explosion.

Accidentel : des défauts de conception dans les sous-systèmes qui finissent par occasionner des ruptures.

Petit impacteur : on y regroupe les évènements pour lesquels il existe des preuves d’impact de débris ou de micrométéorites. Il n’est pas simple d’en avoir toujours le cœur net, mais « les modifications du moment angulaire [du satellite], de l’attitude et les défaillances des sous-systèmes sont des indications indirectes » d’une collision.

Collision : des objets spatiaux qui percutent d’autres objets spatiaux.

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