Si SpaceX espérait susciter la pitié de la Federal Aviation Administration ou bien lui mettre la pression, c’est raté. L’administration de l’aviation civile aux États-Unis (FAA) n’entend pas bousculer ses procédures, malgré les appels du pied de plus en plus insistants de l’entreprise. Résultat : le Starship ne va pas revoler de sitôt.
Une prise de parole de la FAA, adressée à nos confrères de Space.com le 12 septembre, révèle en effet qu’aucune nouvelle autorisation de vol n’est prévue avant la fin du mois de novembre 2024. La fusée expérimentale de SpaceX, qui doit remplacer la Falcon 9 et le Falcon Heavy, restera donc clouée au sol pendant encore deux mois et demi.
Quelques jours plus tôt, SpaceX partageait un billet de blog dans lequel il développait un argumentaire expliquant que les « fusées Starship doivent voler », à la fois pour « exploiter pleinement son potentiel », mais aussi en raison des engagements de SpaceX. Il lui faut rendre le Starship pleinement opérationnel pour le programme Artémis de la Nasa.
La fusée Starship a changé, il faut refaire des contrôles
L’explication ? La FAA avait émis une licence pour SpaceX lui permettant de procéder à plusieurs vols, mais à condition d’avoir une même configuration de véhicule et de suivre un même profil de mission. Or, « SpaceX a choisi de modifier les deux pour son projet de tir Starship Flight 5, ce qui a déclenché un examen plus approfondi », pointe la FAA.
Par ailleurs, l’agence mentionne aussi de nouvelles informations transmises par SpaceX à la mi-août. La société a admis que ce cinquième vol « couvrira une zone plus large que celle précédemment examinée », ce qui chamboule potentiellement l’impact environnemental du Starship. « Cela oblige la FAA à consulter d’autres agences », ajoute le communiqué.
Si Starship évolue, cela doit toujours se faire dans un cadre de sécurité que l’on ne peut enfreindre, fait comprendre la FAA. Il faut donc que SpaceX satisfasse toutes les exigences en la matière, domaine environnemental compris, avant de pouvoir revoler. Car le Starship est loin d’être une petite fusée. C’est la plus grosse à ce jour.
Le tout premier vol du lanceur, qui a explosé, a ainsi mis en lumière le risque que le projet fait courir sur des écosystèmes aux alentours. Par ailleurs, une étude parue dans Nature a montré qu’une autre déflagration a causé un énorme trou dans l’atmosphère. Les perturbations en altitude ont été telles qu’elles ont dépassé celles du pire séisme japonais.
Le dernier vol du Starship a eu lieu au début du mois de juin. Ce vol s’est avéré être le plus abouti : le premier étage a fini sa course dans l’océan en contrôlant sa vitesse et son inclinaison, tandis que l’étage supérieur est allé faire un tour dans l’espace, avant de procéder à une rentrée atmosphérique. Le vaisseau a survécu.
Pour le cinquième vol, la structure du Starship est amenée à évoluer pour encaisser plus efficacement les chaleurs terribles, engendrées par le retour du véhicule dans l’atmosphère. Une manœuvre inédite est aussi au menu, avec l’utilisation d’une pince géante accrochée à une tour pour attraper le premier étage de la fusée à son retour sur Terre.
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