En cette journée mondiale de l’asthme, ce mardi 3 mai, une étude révèle l’aide que peut apporter Twitter pour aider le personnel médical à anticiper une hausse du nombre d’asthmatiques se rendant à l’hôpital.

Vous êtes asthmatique ? Il vous arrive de faire part de vos difficultés respiratoires sur les réseaux sociaux ? Hé bien, sachez que ces informations sont loin de tomber dans l’oreille d’un sourd. Bien que très personnelles, ces indications pourraient aider les hôpitaux à mieux se préparer aux éventuelles hausses d’affluence qui peuvent avoir lieu aux urgences, en particulier lors de pics de pollution.

C’est ce qu’indique une étude menée par quatre universitaires de la faculté d’Arizona, qui ont mêlé dans leurs travaux une analyse de la fréquence de certains mots-clés sur Twitter (comme asthme, inhalateur et sifflement) à celle de qualité de l’air, via des capteurs disséminés aux endroits stratégiques, en fonction de la zone géographique où vivent certains patients.

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On dit beaucoup de choses sur Twitter… et ça peut servir la science.

Résultat des courses, l’équipe emmenée par la scientifique Sudha Ram a obtenu un taux de précision de 75 % après trois mois de test sur le terrain. Un score élevé, bien que la marge d’erreur reste importante, mais qui permet aux équipes médicales de savoir s’il faut s’attendre à un nombre accru de visites d’asthmatiques, en leur offrant un peu de visibilité sur la journée au lieu de subir.

« Vous pouvez avoir beaucoup d’infos intéressantes à partir des réseau sociaux que vous n’obtenez pas des dossiers médicaux électroniques. On ne va voir le docteur qu’une fois de temps en temps et on ne lui dit pas toujours si on a fait du sport ou ce que l’on a mangé. Mais les gens partagent des choses tout le temps sur les réseaux sociaux », commente Sudha Ram pour l’université.

Un taux de précision de 75 %

«Nous pensons que ces modèles prédictifs comme celui-ci peuvent être très utiles, si nous pouvons combiner différents types de données, pour traiter les maladies chroniques », ajoute-t-elle, en faisant remarquer que l’asthme « est l’un des plus importants générateurs de trafic aux urgences ». Raison de plus, selon elle, de donner au personnel médical les moyens de se préparer en conséquence.

Ce n’est pas la première fois que Twitter est mis à contribution à des fins sanitaires. Par exemple au Royaume-Uni, l’agence des normes alimentaires s’en sert pour suivre la gastro-entérite, une infection virale qui chaque année rend malades des millions de particuliers, en suivant la diffusion de certains mots-clés et la manière dont ils se propagent sur le territoire.

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Le Big Data, tremplin pour la médecine.

Les résultats que l’on peut tirer de ces expériences ne doivent toutefois pas être pris pour parole d’Évangile. On se souvient par exemple que le service Google Flu Trends, qui tentait de prédire l’arrivée de la grippe en analysant les variations de recherches de symptômes dans les requêtes de ses utilisateurs, relayait des prédictions très largement erronées, selon une étude publiée en 2014 dans la revue Science.

Le service a été fermé par Google l’année suivante.

Les travaux conduits par l’équipe de Sudha Ram montrent en tout cas l’importance que prennent les mégadonnées dans le domaine médical pour fournir une médecine de plus en plus personnalisée et pour aider les services de santé à anticiper les évènements sanitaires et à détecter encore plus tôt certains maux chez un patient. Tous les géants ou presque se lancent dans ce créneau, de Google à Apple, en passant par IBM et bien d’autres.

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