Le méthane est l’un des principaux gaz à effet de serre à l’origine du réchauffement climatique. Pour en repérer les fuites, Google mobilise des outils satellites et d’intelligence artificielle, en partenariat avec une ONG environnementale.

Il n’y a pas que le dioxyde de carbone (CO2) : le méthane est l’un des pires gaz à effet de serre. Il est, a minima, responsable du tiers du réchauffement planétaire actuel. Alors, dans la lutte contre le dérèglement climatique et la pollution, le méthane est un enjeu de premier plan — et on en trouve des fuites dans de nombreuses installations.

Dans cette lutte, Google et l’ONG Environmental Defense Fund ont noué un partenariat technologique. La multinationale, qui détaille le projet dans un post du 14 février 2023, mobilise notamment ses pôles « Geo », à savoir Google Maps et Street View. L’objectif est d’identifier les fameuses fuites de méthane et, surtout, leur source exacte.

Le Google Maps des fuites de méthane

Habituellement, détecter les fuites de méthane nécessite de mobiliser des avions et des caméras infrarouges portatives. C’est difficile et coûteux. De son côté, le service « Geo » de Google peut faciliter les opérations grâce aux satellites et au traitement de ces données satellites.

Carthographie gazière et pétrolière superposées à des données de fuite (et leur zone de couverture). // Source : Google
Carthographie gazière et pétrolière superposées à des données de fuite (et leur zone de couverture). // Source : Google

« Nous pensons que ces informations sont extrêmement précieuses pour les entreprises du secteur de l’énergie, les chercheurs et le secteur public afin d’anticiper et d’atténuer les émissions de méthane dans les composants qui sont généralement les plus sensibles », a expliqué Yael Maguire — la vice-présidente et DG du développement durable chez Google Geo — auprès de Business Insider.

Pour ce faire, un tout nouveau satellite va être lancé : MethaneSAT. À la pointe, sa spécificité sera d’être capable de détecter autant les sources fortement émettrices que les toutes petites sources. Celui-ci sera lancé début mars 2024 via une fusée Falcon 9 de SpaceX. Un algorithme embarqué viendra calculer la quantité de méthane émise dans des lieux spécifiques — puis pour suivre les évolutions dans les émissions ainsi que la zone couverte par ces dernières.

Une carte s’ajoute au projet, pour laquelle Google mobilise une intelligence artificielle interne déjà éprouvée : celle qui cartographie les arbres, les passages piétons et les intersections. À la différence que l’IA, ici, devra détecter des informations telles que des conteneurs de stockage de pétrole, afin de cartographier les infrastructures gazières et pétrolières. Ces informations seront combinées à celles déjà connues par l’Environmental Defense Fund. Ainsi, en superposant cette cartographie avec les données de fuite MethaneSAT, il sera possible de localiser l’origine des émissions de méthane et l’ampleur de la pollution locale.

« Ces informations sont extrêmement précieuses pour anticiper et atténuer les émissions dans les infrastructures pétrolières et gazières qui sont généralement les plus exposées aux fuites », estime Google, avant de rappeler que « trouver une solution aux émissions de méthane est l’un des plus grands défis climatiques auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui ». Et effectivement, l’information est un outil préalable à l’action.

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