De l’astronomie professionnelle à Star Wars, on entend de temps en temps le mot « parsec », bien que ce soit moins utilisé qu’année-lumière. La notion est souvent mal comprise : il s’agit d’une unité de distance, non de temps.

Dans l’espace, personne ne vous entend mesurer. En astronomie, les distances sont si vertigineuses que nos unités de mesure habituelles ne sont pas pertinentes, cela donnerait souvent des chiffres absolument absurdes. Il existe donc plusieurs unités spécifiques, comme l’année-lumière ou l’unité astronomique. Mais l’on en trouve aussi une autre : le parsec. Elle est souvent mal comprise, notamment car on la confond parfois avec une unité temporelle, quand elle sert à mesure des distances.

Quel est le rôle d’un parsec ?

Les parsecs sont utilisés exclusivement dans le domaine des astronomes et des astrophysiciens professionnels. La notion étant assez complexe, elle est très peu utilisée auprès du grand public (on se réfère plutôt aux années-lumière ou aux unités astronomiques).

Le parsec est une unité de distance, elle correspond à une longueur. Elle permet donc d’exprimer la distance qui nous sépare, notamment, d’étoiles et de galaxies.

Son calcul repose sur l’angle de parallaxe de l’astre par rapport à la Terre. Tendez votre bras et levez un doigt, puis fermez un œil, et ensuite, fermez cet œil et ouvrez l’autre : vous aurez l’impression que votre doigt a bougé. C’est la parallaxe : le déplacement d’une position apparente. Si l’on applique cela à l’échelle spatiale, les étoiles semblent aussi se déplacer en fonction de l’angle d’observation. Lorsque la Terre est aux deux extrémités de son orbite autour du Soleil, cela crée donc deux points d’observation opposés — été, hiver. À partir de là, le parsec est une triangulation entre les deux positions opposées de la Terre, le Soleil et l’astre.

On obtient 1 parsec quand on atteint aussi 1 seconde d’arc dans l’angle de parallaxe. Lequel se déterminer à partir de la moitié haute du triangle généré quand on fait cette triangulation entre la Terre en été, la Terre en hiver, le Soleil, et l’astre dont on mesure la distance par rapport à nous :

1 parsec correspond à 1 seconde d'arc, calculée à partir de l'angle de parallaxe. // Source : Claire Braikeh pour Numerama
1 parsec correspond à 1 seconde d’arc, calculée à partir de l’angle de parallaxe. // Source : Claire Braikeh pour Numerama

Combien mesure un parsec ?

Un parsec correspond à 3,26 années-lumière. Sachant qu’une seule année-lumière correspond à 9 461 milliards de kilomètres, cela représente 30 900 milliards de kilomètres — ce qui explique la nécessité d’avoir une unité de mesure plus grande. Inversement, une année-lumière correspond donc à 0,3 parsec. Un parsec est également équivalent à 206 265 unités astronomiques.

Le parsec est utilisé au sein de la Voie lactée, mais pour des objets encore plus lointains (autour et au-delà de notre galaxie), les astronomes utilisent parfois des unités plus grandes encore :

  • Le kiloparsec : vaut 1 000 parsecs
  • Le mégaparsec : vaut 1 million de parsecs
  • Le gigaparsec : vaut 1 milliard de parsecs

À combien de parsecs se trouve l’étoile la plus proche ?

L’étoile la plus proche du Soleil est Proxima Centauri. Elle se situe à 1,316 parsec — 4,28 années-lumière. Les étoiles visibles à l’oeil nu sont généralement comprises entre quelques centaines et quelques milliers de parsecs.

Que signifie le mot « parsec » ?

Le mot « parsec » est la contraction de parallactic second, c’est-à-dire « parallaxe-seconde », en lien avec sa méthode de calcul — la seconde d’arc obtenue par rapport à l’angle de parallaxe. C’est une invention de l’astronome britannique Herbert Hall Turner en 1913.

Le parsec dans Star Wars

Le mot « parsec » est parfois utilisé dans des œuvres de fiction. C’est le cas dans Star Wars, où l’unité est toutefois mal comprise. Ce fut le cas dans le premier trailer de The Mandalorian, où le héros était décrit comme « the best in the parsec » (le meilleur dans le parsec). La phrase n’a techniquement aucun sens, puisque le parsec est une unité de mesure de la distance, pas spatiale. Ce serait comme dire « le meilleur dans le kilomètre ». De même, dans les films, Han Solo déclarait avoir parcouru une route hyperspatiale « en 12 parsecs » à bord du Faucon Millenium, comme s’il s’agissait, à tort, d’une unité de temps. En revanche, dans la saga Star Trek, le mot est correctement utilisé — sans doute grâce à la présence de consultants scientifiques tout au long des œuvres.


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