Le télescope spatial James Webb (JWST) est décidément inarrêtable. À peine quelques semaines après son activation, il nous livrait déjà une image plus profonde du cosmos que ne l’a jamais fourni Hubble. Puis ses instruments ont donné la première preuve indubitable de la présence de CO2 dans l’atmosphère d’une exoplanète. Sans compter l’image saisissante de la fameuse Galaxie Fantôme, dans l’infrarouge.
Place maintenant à Hip 65426b. Cette exoplanète, plus grande encore que Jupiter, est au cœur d’une étude actuellement en prépublication, mise en ligne le 31 août 2022 et repérée par l’astrophysicien Eric Lagadec. Dans ces travaux, du programme JWST Early Release Science, on trouve la toute première image directe d’une exoplanète prise par le JWST.
On parle de première image « directe », puisque James Webb a déjà pris plusieurs images du cosmos où de tels objets sont présents, mais dans ces observations, le télescope regarde directement la planète en question.

L’exoplanète Hip 65426b est à 400 années-lumière
Si l’image ne vous fait pas frissonner par une incroyable netteté, rappelons que cet objet céleste se situe à 400 années-lumière de la Terre. Or, une seule année-lumière correspond déjà à 10 000 000 000 000 km. Donc, déjà que prendre en photo un pigeon à l’autre bout de la rue n’est pas toujours tâche aisée, imaginez une planète située à 400 années-lumière.
Et, c’est justement l’un des rôles du JWST : permettre aux scientifiques de mieux voir, et ainsi de mieux cerner les caractéristiques, de ces mystérieux objets que sont les exoplanètes et systèmes exoplanétaires. Dans l’espoir, évidemment, d’y trouver peut-être certaines formes de vie biologique, mais surtout de retracer l’histoire cosmique à travers ces systèmes complexes.

La puissance et la précision de ses instruments vont permettre à James Webb de révolutionner peu à peu cette étude des exoplanètes. Dans cette étude, Hip 65426b peut être observée dans 7 couleurs différentes du spectre infrarouge. Au-delà de la compréhension de cet objet en particulier, ces travaux apportent aussi aux scientifiques « une plus large compréhension du JWST comme outil pour l’imagerie à haut contraste », écrivent les auteurs.
Et il y a, à ce sujet, une bonne nouvelle : comme le relève Eric Lagadec, l’étude montre que les performances de James Webb sont à peu près 10 fois supérieures à ce qu’on envisageait.
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