Les bouts de métal perdus dans l’espace font rarement parler d’eux. Pourtant, au mois de février 2022, c’est bien ce qu’il s’est passé : l’étage d’une ancienne fusée a été repéré par le Virtual Telescope Project, qui a également annoncé que ce dernier allait s’écraser sur la Lune.
La nouvelle était déjà extraordinaire en soi — surtout si l’on rajoute à cette histoire le quiproquo sur l’origine de la fusée. Le 24 juin 2022, la Nasa a fait reparler de ce bout de fusée : une sonde de l’agence spatiale américaine a repéré le lieu de l’impact. Et les photos prises ont dévoilé une surprise : un double cratère.
Un impact particulier
C’est la sonde Luna Reconnaissance Orbiter (LRO), qui orbite autour de la Lune, qui a repéré le point d’impact. « Étonnement », écrit la Nasa sur son site, « il ne s’agit pas d’un cratère, mais de deux. » La photo prise par la sonde montre clairement un cratère à l’est, d’un diamètre de 18 mètres, superposé à un autre cratère, plus à l’ouest, d’un diamètre de 16 mètres.
« Le double cratère était inattendu », indique la Nasa, « et pourrait indiquer que le débris était lourd aux deux extrémités. Normalement, le poids d’une fusée usagée est concentré au niveau du moteur, étant donné que le reste est un réservoir vide ». En effet, tous les autres cratères créés lors d’impacts avec des fusées ou des lanceurs sont simples : aucun autre débris de fusée n’a de doubles cratères, rappelle la Nasa.
Cette découverte n’est donc pas anodine, surtout considérant le fait que l’origine de la fusée qui s’est écrasée reste toujours controversée. Cependant, « le double cratère pourrait permettre d’indiquer » sa provenance, estime l’agence spatiale.
Une origine controversée
Le bout de fusée qui s’est écrasé a tout d’abord été identifié comme était un ancien lanceur de SpaceX, plus spécifiquement, le reste d’une fusée Falcon 9, qui aurait servi au lancement d’un satellite en 2015. Mais quelques jours après l’annonce de la découverte de l’ancienne fusée, l’astronome Bill Gray est contacté par un membre de la Nasa, et se rend compte que quelque chose ne colle pas avec cette hypothèse.
Il se met donc à la recherche d’autres missions spatiales qui pourraient être liées au débris. Il cherche des missions, lancées avant mars 2015, sur une orbite haute passant devant la Lune — une altitude assez rare, la plupart restant relativement près de la Terre. Ses recherches l’amènent finalement à considérer la mission chinoise Chang’e 5-TI, lancée en octobre 2014 sur une orbite haute, comme étant la bonne.
Sauf que la Chine n’a jamais reconnu le débris spatial comme étant le sien : un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois a même déclaré que « l’étage supérieur de la mission Chang’e 5 est tombé dans l’atmosphère terrestre », et aurait ainsi «complètement brûlé ». L’examen du cratère par la sonde de la Nasa pourrait enfin apporter une réponse définitive au mystère.
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