Steam permet aux utilisatrices et utilisateurs de se faire rembourser un jeu à partir du moment où ils n’y ont pas joué plus de deux heures. Cette liberté pose problème pour les titres dont la durée de vie est inférieure.

Sur Steam, le jeu vidéo Summer of ’58 récolte des évaluations très positives. « Un très bon jeu d’horreur comme d’habitude avec EMIKA_Games », souligne par exemple l’utilisateur Benusko. Paradoxalement, Summer of ’58 essuie beaucoup de demandes de remboursement de la part des acquéreurs, à tel point que le développeur Emika_Games a décidé de faire une pause. « Je quitte le monde du développement pendant un temps indéterminé pour prendre du recul », annonce-t-il dans un tweet publié le 26 août.

Le cas Summer of ’58 vient mettre l’accent sur un problème avec la politique de remboursement de Steam. Selon les conditions actuellement en place, « l’offre de remboursement Steam s’applique aux jeux et logiciels du magasin Steam achetés dans les 14 jours et avec moins de 2 heures d’utilisation ». Cette règle des 2 heures est un vrai problème pour un jeu comme Summer of ’58, dont la durée de vie est inférieure. In fine, elle ouvre la voie à une consommation abusive par certains joueurs peu scrupuleux : on achète le jeu, on le finit et… on se fait rembourser.

Summer of '58 // Source : Emika_Games

Summer of '58

Source : Emika_Games

Ce qui cloche avec les remboursements sur Steam

« Le fait est que mon jeu Summer of ’58 n’atteint pas les deux heures d’utilisation. Par conséquent, à cause des standards de Steam, il y a beaucoup de remboursements, même si le jeu récolte des avis positifs, et je ne reçois aucun argent pour faire un autre jeu », déplore le développeur de Summer of ’58, qui ne coûte que 7,39 €. Depuis son premier message, il a visiblement reçu un soutien énorme, ce qui le fera peut-être changer d’avis. En attendant, le mal est fait. 

« Je pense que les jeux courts ne devraient pas être remboursés après avoir offert une expérience incroyable.»

La règle des deux heures est essentielle pour protéger les joueuses et les joueurs face aux éditeurs ayant tendance à faire de fausses promesses. Dans un passé assez récent, elle a permis aux déçus de Cyberpunk 2077 de se faire rembourser très facilement. Néanmoins, comme Valve ne fait aucune exception, les studios qui conçoivent des jeux courts peuvent être pénalisés. Ce fut déjà le cas pour le titre Before Your Eyes, rapportait Kotaku Australia en avril 2021. À l’époque, le développeur du jeu avait confié : « Oui, nous avons fait un jeu court. Je pense qu’il devrait y en avoir plus. Je pense que les jeux courts ne devraient pas être remboursés après avoir offert une expérience incroyable.» Il partageait la capture d’un joueur mettant en avant une histoire et un concept incroyables, des qualités qui ne l’ont pourtant pas empêché de demander un remboursement.

Au fond, le souci n’est pas cette règle à proprement parler, plutôt le comportement des joueurs. Certains n’hésitent pas à abuser sans aucun scrupule du laxisme de Valve pour terminer des jeux courts et se faire rembourser — non sans les apprécier. « Je ne suis pas offensé par ceux qui retournent le jeu parce qu’ils ne l’aiment pas ou à cause de problèmes techniques. Mais si quelqu’un le termine et se fait rembourser, c’est comme s’il avait mangé toute une pizza, ne l’avait pas aimée et avait rendu la boîte pour avoir son argent », indique Emika_Games. 

Valve devrait peut-être songer à tenir compte de la durée de vie des jeux dans sa politique de remboursement, à partir du moment où les studios peuvent justifier ce critère. Quand bien même on peut déjà imaginer des dérives, mais du côté des éditeurs cette fois. Pour rappel, les règles sont les mêmes sur l’Epic Games Store.

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