Sorte de reboot de Suicide Squad, The Suicide Squad est le film zinzin qui aurait dû nous faire rire en 2016. Grâce à James Gunn, les méchants de DC Comics ont enfin un film à la hauteur de leur folie. Notre critique sans spoiler.

Serait-ce le temps de la rédemption pour l’univers DC Comics au cinéma ? Après des années de propositions médiocres, Warner Bros. semble avoir compris qu’il était préférable de donner carte blanche aux réalisateurs. On a pu s’en rendre compte il y a quelques mois avec la Snyder Cut de Justice League. Et le retour au premier plan des rivaux de Marvel se confirme avec The Suicide Squad, sorte de reboot signé James Gunn et pensé pour faire oublier l’horrible Suicide Squad de 2016.

L’homme à qui on doit Les Gardiens de la Galaxie 1 & 2 (sous pavillon Marvel, donc), a parfaitement compris ce qu’on attendait d’une réunion de méchants : un grand spectacle où règne un vaste n’importe quoi, sans aucune concession ni pitié. Pour preuve, le blockbuster démarre sur l’assassinat gratuit d’un petit oiseau mignon avant d’enchaîner sur un véritable massacre nocturne, aussi gore qu’impressionnant. D’entrée, le ton est donné : The Suicide Squad ne fera jamais dans la demi-mesure.

The Suicide Squad // Source : Warner Bros.

The Suicide Squad

Source : Warner Bros.

Un blockbuster cruel, « too much » mais terriblement drôle

L’histoire est assez similaire à celle du piètre Suicide Squad de 2016 : une bande de vilains, qui n’ont normalement rien à faire ensemble, est assemblée pour une mission spéciale et… suicidaire. En bref, l’idée est d’envoyer des individus dangereux, qui n’ont plus leur place dans la société, dans la gueule du loup. Le potentiel humorisitique est certain. Mais le Suicide Squad original n’avait pas réussi à l’exploiter. À l’époque, Warner Bros. pensait que saborder le travail de David Ayer en injectant plus de blagues grand public allait faire vaciller Disney/Marvel. Le studio n’a pas réalisé que la Suicide Squad devait s’épanouir dans la violence graphique et l’extravagance de son casting, faute de quoi elle serait une copie sans âme des Gardiens de la Galaxie.

The Suicide Squad est un film qui aime partir dans tous les sens

James Gunn, qui avait trouvé refuge chez Warner Bros. après avoir été évincé de Disney (le géant du divertissement a rétropédalé depuis), était l’homme de la situation. Après avoir fait des Gardiens de Marvel des icônes pop, il parvient à transformer les sales gueules de Suicide Squad en rockstar barrés. Elles se mettent au service d’un grand spectacle associant humour noir, concours d’égo et séquences d’action ébouriffantes pour un résultat explosif, drôle, rythmé et idiot — dans le bon sens du terme. The Suicide Squad est un film qui aime partir dans tous les sens, offrant un joli barnum aux spectatrices et aux spectateurs. Une chorale où chacun chante juste remplie de comique de situation et de punchlines.

The Suicide Squad // Source : Warner Bros.

The Suicide Squad

Source : Warner Bros.

Il faut dire que James Gunn réunit, sur un même écran, un parterre de personnages hauts en couleurs : un requin humanoïde qui veut tout manger (avec la voix de Sylverster Stallone !), une millennial nonchalante qui sait contrôler des rats, un dépressif capable de balancer des pastilles arc-en-ciel très acides, l’indispensable Harley Quinn (plus libre que jamais). Sans oublier John Cena en irrésistible Peacemaker. Avec sa joyeuse galerie de freaks, emmenés par un Idris Elba charismatique dans son rôle de leader improvisé, James Gunn s’autorise absolument tout. Les outrages se multiplient et on navigue vraiment à l’opposé du spectacle trop souvent policé de l’écurie d’en face.

Malgré ses dérives,The Suicide Squad sait nous rendre les personnages attachants. Le tout profite d’une mise en scène inventive de James Gunn. Même dans sa réalisation, The Suicide Squad s’amuse et amuse. Il y a un côté cour de récréation évident, animé par de vils garnements qui finiront tous avec au moins une heure de colle. Bref, il n’a pas volé son ‘The’, signe qu’il n’y a plus que lui qui doit compter.


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