Avenue 5 avait été vendue comme la nouvelle comédie américaine de grande ampleur, celle qui sera capable de créer l’événement. Et pour cause, le créateur n’est autre que Armando Iannucci, showrunner de Veep. La nouvelle série de HBO, diffusée en France sur OCS, bénéficie également d’un casting première classe avec Hugh Laurie. Pourtant, ce qui pouvaient être considérés comme des bons signes n’empêche pas un naufrage auquel il est presque gênant d’assister minute après minute, tant et si bien qu’il est impossible d’aller au-delà du premier épisode.
Plus qu’une comédie, Avenue 5 est une comédie de science-fiction, puisqu’elle se déroule dans le futur et dans l’espace. Hugh Laurie interprète le capitaine d’un « paquebot spatial ». Oui, « paquebot », car ce vaisseau offre à ses clients fortunés une véritable croisière dans l’espace : au programme, des cours de yoga, des spas, des chambres tout confort et de grandes baies vitrées. Bref, des vacances spatiales de rêve, et il faut avouer qu’imaginer un tel contexte avait un vrai potentiel.
Même le charme de Hugh Laurie ne suffit pas
L’humour d’Avenue 5 ne dépasse pas le plus bas échelon d’une succession de gags sans queue ni tête. C’est bien là où, dès le départ, cela coince : l’humour ne fonctionne pas car, devant une série, nous ne sommes pas dans les mêmes conditions qu’un one man show. Pour une comédie scénarisée et épisodique, on attend un minimum de contexte, une logique, une mise en scène un minimum travaillée (d’ailleurs, même certains one man show offrent parfois cela). Rien de ces ingrédients essentiels n’est présent dans Avenue 5. Les blagues et situations censées être drôles — et qui ne le sont pas ! — sont juste balancées les unes après les autres.
Finalement, Avenue 5 ressemble à une sitcom dont on aurait simplement supprimé les rires pré-enregistrés lors de la post-production. De fait, le résultat est on-ne-peut-plus… gênant. Les gags peuvent parfois prêter à sourire mais, le plus souvent, ils mettent simplement mal à l’aise en tombant à plat. Le personnage interprété par Hugh Laurie est le seul qui ne provoque pas de véritable bide, mais son charme ne suffit malheureusement pas à rattraper la piètre écriture.
Avenue 5 n’arrive pas à la cheville de The Orville
Difficile de ne pas comparer Avenue 5 avec The Orville : les deux séries sont des comédies SF bénéficiant d’une grosse production. Mais la différence, c’est que The Orville (Fox / Hulu) est une belle réussite. Elle n’est tombée dans aucun des défauts qui caractérisent Avenue 5. Au contraire, les scénaristes ont su créer des enjeux dans lesquels injecter de l’humour ; construire des personnages avec lesquels on a envie de rire ; c’est cela la bonne recette d’une comédie SF.
Relevons aussi que The Orville a opéré au fil des épisodes, et des saisons, l’un des plus impressionnants renversements de genre : si la série était annoncée comme une parodie légère sous forme d’hommage à Star Trek, The Orville est finalement devenue une comédie SF ambitieuse, captivante et visuellement superbe. Inversement, Avenue 5 était annoncée comme une comédie SF de grande envergure, bénéficiant du cachet HBO, mais le résultat n’est rien de plus qu’une parodie sans intérêt. Voilà deux véritables opposés.
Une version ridicule de La croisière s’amuse
Avenue 5 se déroule dans l’espace, dans le futur, mais ne réussit même pas vraiment à mobiliser ce contexte pour produire de l’humour à partir de cette matière première… sauf quelques clichés comme la menace d’un astéroïde — diantre que l’on en rigole. En définitive, Armando Iannucci ne réitère pas la recette de Veep et n’a pas su la transposer avec intelligence à la SF. À la place d’une satire piquante et amusante comme Veep, on se retrouve avec une version ridicule de La croisière s’amuse . On aurait sincèrement aimé être conquis, ne serait-ce que pour Hugh Laurie, mais le constat est là : un bide oubliable.
Avenue 5 est sur OCS depuis le 19 janvier 2020.
Le verdict
Avenue 5
Voir la ficheOn a aimé
- La présence de Hugh Laurie, un peu
On a moins aimé
- Pas drôle
- Une écriture vide de sens
- Les blagues tombent à plat de façon gênante
Avenue 5 est un échec : balancer des gags les uns après les autres, sans queue ni tête, ne suffit pas à créer une comédie. L’humour tombe à plat en offrant bien trop de moments gênants. Même le charme de Hugh Laurie ne rattrape pas ce bide. En définitive, Avenue 5 n’arrive pas à la cheville de The Orville.
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