L’année scolaire est enfin terminée, et cinq étudiants décident de fêter la fin des examens en louant une cabane isolée au fin fond de la forêt. Vous vous en doutez, tout ne se passera pas tout à fait comme prévu…
Un énorme plateau circulaire prend place au centre de la table. En son milieu, une représentation en trois dimensions de la cabane, avec ses murs délimitant les cinq pièces (salon, cuisine, chambre, salle de bain et toilettes), cloisonnées par des portes amovibles. Et comme dans tout bon film d’horreur qui se respecte, les futures victimes, les étudiants dans notre cas, se sont séparées pour chacune se cacher dans une pièce différente.
Mais de quoi ont-ils donc tellement peur ? De vous, les joueurs ! En effet, chacun incarne une famille de monstres : le père, la mère et l’enfant. La famille vampire, la famille psychopathe, la famille alien… il y en a sept différentes en tout, avec leur petite caractéristique propre.
À tour de rôle, un membre de chaque famille agit. Les enfants sont hyperactifs, et ont droit à trois actions par tour, les parents seulement deux. Mais ces derniers sont en contrepartie plus efficaces (lire, ils lancent plus de dés). Les actions consistent à se déplacer, autour de la cabane ou entre les pièces, enfoncer une porte, fouiller une pièce, effrayer une proie, ou bien sûr l’attaquer.
Car le but ultime est bien entendu de blesser, ou mieux encore, de tuer ces pauvres étudiants.
Les familles de monstres, en revanche, ne s’attaquent pas entre elles. Leur code d’honneur le leur interdit. Elles peuvent néanmoins venir en aide à une victime attaquée par une famille adverse, en jouant des cartes trouvées précédemment lors d’une fouille.
Attention toutefois, on ne choisit pas ses victimes au hasard ! En début de partie, chaque joueur détermine l’ordre de décès des étudiants : qui du nerd, de la pom-pom girl, du quarterback, ou de leurs camarades, périra en premier, deuxième, etc. jusqu’au cinquième ? Deviner le bon ordre nécrologique d’une victime rapporte des points, tout comme parvenir à tuer sa victime préférée, elle aussi choisie en début de partie.
Après qu’un membre de chaque famille a joué son tour, le temps avance d’une heure, et un évènement nocturne, pioché aléatoirement, survient, changeant quelque peu la donne pour le tour à venir.
La partie s’arrête soit au décès du dernier étudiant, soit au lever du soleil. La famille ayant été la plus efficace (en comptant les dégâts infligés, les portes défoncées, les victimes tuées, l’ordre des décès, etc.) remporte la partie.
Monster Slaughter, pourquoi c’est bien ?
Ambiance et baston, voilà le mot d’ordre dans Monster Slaughter.
Et tout commence par le matériel, fastueux. La cabane en trois dimensions, avec ses murs et ses portes à défoncer. Les figurines, celles des étudiants, mais surtout celles des monstres, toutes différentes et uniques, avec leurs magnifiques illustrations de cartes correspondantes. Et puis tout le reste : jetons par dizaine, dés, etc. L’ensemble contribue bien entendu à mettre l’ambiance autour de la table et à plonger les joueurs dans le thème.
Il y en aura même presque trop lors de votre première partie, et vous serez un peu perdu sous la profusion de matériel. Mais les règles s’avèrent être finalement simples, après quelques tours et après avoir fait au moins une fois chacune des actions.
Prévoyez également une grande table pour jouer, car une fois installé, le jeu prend de la place. Ainsi qu’un grand espace dans votre armoire, pour ranger la boite, volumineuse, mais en adéquation avec le matériel.
Si vous avez des talents artistiques et que vous êtes suffisamment minutieux et patient, n’hésitez pas à peindre les figurines, la thématique n’en ressortira qu’encore mieux.
Le jeu à deux ne présente pas trop d’intérêt, on y perd une part de fun qui fait tout le charme de Monster Slaughter. C’est vraiment à partir de trois joueurs qu’il devient le plus intéressant. On pourrait craindre des tours un peu longs à cinq, mais heureusement, le fait de jouer des cartes pour aider les victimes pendant le tour des autres évite une attente trop longue à ne rien faire avant de rejouer.
Par contre, allergiques au hasard, fuyez. Entre la pioche des cartes, les jets de dés, les évènements nocturnes, les cartes jouées par les adversaires, etc., il est très difficile de prévoir une stratégie. Mais ce n’est clairement pas le but recherché. Monster Slaughter est un jeu nerveux, rapide, où on fonce dans le tas pour bouffer de l’étudiant.
Un jeu nerveux, rapide, où on fonce dans le tas pour bouffer de l’étudiant
Le renouvellement des parties est largement assuré : sept familles de monstres aux pouvoirs différents, évènements nocturnes piochés au hasard, invités surprises venant perturber la chasse, une extension, l’abri de jardin et son lot de cartes, incluses dans la boite, dans laquelle les étudiants pourront se réfugier. Et surtout, le jeu propose huit scénarios, aux règles spéciales et à la difficulté crescendo, avec un pitch, une mise en place, et parfois des conditions de fin de partie, bien spécifiques.
Sauf à être totalement allergique au hasard, Monster Slaughter est un jeu très réussi. Non seulement par son superbe matériel, mais aussi par ses règles simples et dynamiques, et sa grande interaction entre les joueurs. Sa thématique, vraiment originale, est parfaitement retranscrite et en adéquation avec les mécaniques. Les 14 ans indiqués sur la boite sont largement surévalués, et il est tout à fait possible d’y jouer dès 10 ou 12 ans, les illustrations et l’ambiance n’étant pas suffisamment effrayantes. Un jeu idéal pour prolonger encore un peu l’ambiance d’Halloween !
- Monster Slaughter est un jeu d’Henri Pym
- Illustré par Edouard Guiton et Kim Ettinoff
- Édité par Ankama
- Pour 2 à 5 joueurs à partir de 14 ans
- Pour des parties d’environ 45 à 60 minutes
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