Il semblerait que 2018 apparaisse de plus en plus comme l’année marquant vraiment les débuts du « cloud gaming » (ou jeu en streaming à la demande, en français). Après les initiatives remarquées de Shadow et Nvidia, mais aussi la surprenante incursion de Google avec le projet Stream, voilà que Microsoft saute dans le train en marche : après en avoir parlé brièvement à l’été, la société américaine annonce le projet xCloud.
Derrière ce nom se cache une promesse : celle de « pouvoir jouer aux jeux que vous voulez, avec les gens que vous voulez, quand vous voulez, où que vous soyez, et sur tout appareil de votre choix ». Comment ? En mobilisant d’une part la puissance de calcul des infrastructures du géant des logiciels et d’autre part la capacité de plus en plus large des réseaux de télécommunications à acheminer des données.
Cloud gaming ?
C’est le principe du cloud gaming : avec cette approche, le jeu vidéo n’est pas exécuté sur place, c’est-à-dire sur la console, l’ordinateur ou le smartphone, mais à distance, depuis les installations de la plateforme qui commercialise le service de jeu à la demande. L’effort est en fait déplacé sur des machines tierces et le rendu final est ensuite transmis en streaming jusqu’à l’appareil connecté.
« Notre objectif avec le projet xCloud est d’offrir à tous les joueurs une expérience de qualité sur tous les appareils, qui soit compatible avec la vitesse et la haute fidélité que les joueurs attendent sur leurs PC et consoles », explique le géant des logiciels. Mais avant de pouvoir proposer cette solution aux joueurs et aux joueuses, la firme de Redmond va d’abord mener une batterie de tests.
« Nous mettons à profit nos années d’expérience dans le domaine des consoles et des plateformes »
Si Microsoft confirme que les essais du projet xCloud sont en cours, ce n’est que l’an prochain, en 2019, que le projet sera ouvert partiellement au public, pour en tester la résistance face à un afflux de connexions venant de divers endroits du globe — la théorie étant bien éloignée de la pratique quand il s’agit de Cloud, Shadow en a fait les frais. Le groupe prévient d’ailleurs : ajuster et construire le projet xCloud est un travail qui s’étalera sur plusieurs années.
Concrètement, Microsoft explique avoir obtenu la compatibilité des jeux Xbox actuels et futurs « en construisant du matériel sur mesure pour [ses] centres de données ». Cela a consisté en la fabrication d’un nouveau type de serveur personnalisable « qui peut héberger les composants de plusieurs consoles Xbox One, ainsi que l’infrastructure associée qui la supporte ».
Un vaste réseau à disposition
Microsoft, dont l’intérêt pour le cloud gaming s’est manifesté plus concrètement ce printemps, entend donc s’appuyer sur ses centres de traitement de données, dont le réseau comprend 54 régions Azure couvrant 140 pays (dont deux régions sont localisées en France) , pour offrir l’expérience de jeu la plus satisfaisante possible. « Microsoft est bien équipé pour relever ce défi complexe », lance la firme.
Car le jeu à la demande ne demande pas seulement d’avoir de gros serveurs à distance pour faire tous les traitements adéquats : il faut aussi que les données soient acheminées le plus vite possible, en particulier lorsqu’il y a du multijoueur. Aussi, l’idéal est d’avoir une liaison haut débit la plus élevée possible, mais aussi que les infrastructures ne soient pas (trop) éloignées des utilisateurs finaux.
C’est ce qu’explique Microsoft dans son billet d’annonce : il faut tout à la fois encaisser une forte affluence, qui peut être très variable selon le moment de la journée, atteindre la latence la plus basse possible, et fournir un résultat fidèle d’un point de vue graphique et sans nuire à la fluidité de l’animation. Et ce n’est pas tout : il faut aussi tenir compte du matériel de l’utilisateur final et de son périphérique de contrôle.
Mais Microsoft se veut confiant, sinon il ne lancerait pas un tel projet. Le cloud gaming a beau être un « défi complexe aux multiples facettes », où les jeux « sont des expériences interactives qui changent dynamiquement en fonction de ce que font les joueurs », la firme de Redmond estime qu’avec Azure, elle a de quoi correctement prendre le train en marche. Et, pourquoi pas, d’en prendre les commandes.
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