Son conseil d’administration lui a recommandé de quitter de Twitter. La presse se demande si Twitter ne nuit pas à l’activité de ses entreprises. Lui-même sait qu’il a une consommation presque toxique du réseau social. Et pourtant, semaine après semaine, Elon Musk enchaîne les bourdes sur le réseau social à l’oiseau bleu. Aujourd’hui, le CEO de Tesla et SpaceX aurait peut-être bien dû, une nouvelle fois, freiner ses doigts avant de taper.
Dans une tribune sur la représentation des femmes en public, notamment quand elles ont des postes de pouvoir, Amy Nelson, CEO de The Riveter, se demande ce qu’il se serait passé si elle avait pleuré lors d’un entretien. Au cours de ces paragraphes, elle explique les exigences de la société pour les femmes — et, paradoxalement, le jugement public très sévère quand elles montrent une part d’humanité ou de faiblesse.
En effet, de l’autre côté du spectre du genre, ces « larmes » évoquées par le New York Times dans l’interview d’Elon Musk ont servi l’entrepreneur, apparaissant enfin comme l’humain faillible qu’il est, tout proche, parfois, du surmenage. Amy Nelson, salue d’ailleurs cette percée derrière le masque froid de l’entreprise, pour entrer dans la vie de tous les jours de l’entrepreneur et applaudit Elon Musk pour son côté authentique : elle souhaiterait simplement que les femmes aient le droit à un traitement similaire.
L’histoire aurait été terminée si Elon Musk, de son côté, n’avait pas cru bon de réagir sur son réseau social préféré : « Pour la postérité, ma voix a tremblé une fois quand j’ai répondu au New York Times. C’est tout. Aucune larme ».
Et encore une fois, cette réponse n’est pas pour servir le milliardaire. D’aucuns pourraient la trouver déplacée : il se sent obligé de ramener un article sur les exigences de la société vis-à-vis des femmes CEO à sa condition d’homme qui, par définition, ne pleure pas. En un tweet, Musk replonge dans le stéréotype viriliste du CEO increvable, inhumain, qui ne montre pas d’émotion — alors des larmes, il ne faut pas y compter. Et dans le même mouvement, inconsciemment ou pas, il ramène Amy Nelson à sa condition de femme CEO, elle qui se pose des questions sur ses éventuelles larmes, quand lui, l’homme, ne pleure pas. Jamais. En somme, exactement ce que l’article dénonce.
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