Alors que Netflix vient d’annoncer le rachat historique de Warner Bros., les premières secousses se font déjà sentir. Donald Trump s’inquiète ouvertement de la puissance du futur géant du streaming, tandis que Paramount, évincé au dernier moment, envisagerait désormais une contre-attaque sous forme d’OPA hostile.

Le rachat de Warner Bros. par Netflix pourrait s’annoncer bien plus complexe que prévu. Officialisé le 5 décembre 2025, le projet suscite déjà de vives inquiétudes, aussi bien chez les plateformes concurrentes que parmi plusieurs élus américains… dont le président Donald Trump, qui estime que cette acquisition, encore au stade de projet, pourrait être « un problème ».

Donald Trump affirme vouloir donner la priorité aux travailleurs américains.  // Source : Gage Skidmore
Donald Trump affirme vouloir donner la priorité aux travailleurs américains. // Source : Gage Skidmore

Donald Trump compte bien se mêler du rachat de Warner Bros. par Netflix

Donald Trump s’est exprimé sur ce rachat lors des Kennedy Center Honors, la grande cérémonie annuelle de récompenses culturelles qui se tenait à Washington le dimanche 7 décembre 2025. Dans une courte vidéo de réponses aux journalistes, le président américain rappelle que Netflix détient déjà « une part de marché très importante » dans le streaming — une position dominante qui ne ferait, selon lui, que s’accentuer si l’acquisition se concrétise.

Donald Trump affirme suivre la transaction de près et assure qu’il sera « impliqué » dans la décision concernant ce rachat, estimé à plus de 82 milliards de dollars. Impliqué au point d’avoir reçu Ted Sarandos, codirecteur général de Netflix, la semaine dernière dans le Bureau ovale : « c’est un homme fantastique » qui a fait un « travail incroyable », a-t-il notamment assuré. Avant de temporiser : « mais c’est une grosse part de marché, il n’y a pas de doute là-dessus », d’où la nécessité d’un examen approfondi. La volonté de Donald Trump de s’immiscer dans l’acquisition n’a rien de très étonnant : le président américain a déjà combattu la grande fusion dans les médias (AT&T-Time Warner), lors de son premier mandat présidentiel.

Pour rappel, les deux entreprises ont précisé que l’opération ne pourra être finalisée qu’après l’obtention des « approbations réglementaires nécessaires » ainsi que le vote des actionnaires de Warner Bros. Discovery. Elles visent une clôture dans 12 à 18 mois, un délai correspondant au temps généralement nécessaire pour les enquêtes des autorités de concurrence sur les principaux marchés (États-Unis, Union européenne, etc.). Il faut aussi que Warner Bros. se sépare des activités de Discovery Global.

Paramount est agacé par l’opération

Dans les faits, la transaction devra passer par un examen antitrust approfondi du Department of Justice (DOJ), avec un rôle possible de la Federal Trade Commission (FTC) compte tenu de l’ampleur de l’opération. L’ajout des 128 millions d’abonnés de HBO Max aux plus de 300 millions de Netflix ferait naître un acteur colossal, ce qui n’a pas manqué de faire réagir : la sénatrice Elizabeth Warren a ainsi qualifié cette acquisition de « cauchemar », rapporte Reuters.

Netflix et HBO Max // Source : Numerama
Netflix et HBO Max // Source : Numerama

Les élus américains ne sont toutefois pas les seuls à s’agacer. Paramount Skydance, ex-concurrent malheureux dans la course au rachat de Warner Bros. Discovery — et dont le patron, David Ellison, est proche de Donald Trump — a clairement exprimé sa frustration. Le groupe avait proposé de racheter l’ensemble de Warner Bros. Discovery, mais WBD a finalement retenu l’offre légèrement inférieure de Netflix, qui ne porte que sur les studios et les activités de streaming. Dans une lettre adressée au PDG de WBD, David Zaslav, Paramount a dénoncé un processus de vente « partial et injuste », et ce juste avant l’officialisation de l’accord.

À peine l’annonce faite, plusieurs rapports et médias spécialisés ont indiqué que Paramount envisageait désormais une offre publique d’achat hostile sur Warner Bros. Discovery. En clair : le groupe pourrait contourner le conseil d’administration et s’adresser directement aux actionnaires pour racheter leurs titres à un prix donné. Si Paramount se lance réellement dans cette OPA hostile, Warner se retrouverait au centre d’une bataille boursière spectaculaire : d’un côté, un accord déjà signé avec Netflix mais toujours suspendu à l’aval des régulateurs. De l’autre, une offre concurrente potentiellement plus simple à faire accepter par les autorités — et plus généreuse en numéraire pour les actionnaires.

Comparatif svod // Source : Montage Numerama

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