Sur le papier, Secrets We Keep et Adolescence ne semblent pas avoir grand-chose en commun. D’un côté, se trouve un thriller en 6 épisodes, à l’ambiance glaciale, centré sur la disparition d’une fille au pair, au cœur des quartiers chics du Danemark. De l’autre, se déroule un drame familial britannique autour d’un collégien accusé du meurtre de l’une de ses camarades de classe, sur 4 épisodes. Pourtant, ces deux séries Netflix, qui ont immédiatement rimé avec succès, possèdent finalement plus de points communs que prévu.
Attention, la suite de cet article contient des spoilers sur Secrets We Keep, ainsi que sur Adolescence.

Une intrigue entre Adolescence, The White Lotus et Big Little Lies
Une communauté richissime, en apparence sans histoire, bouleversée par le crime, des personnages baignés dans le luxe qui ignorent tout de la lutte des classes, des mécanismes capitalistes bien huilés… Au premier abord, Secrets We Keep nous évoque davantage The White Lotus ou Big Little Lies, que le réalisme cru des plans-séquences vus dans Adolescence.
Mais lorsque la vie des protagonistes vole en éclats, et que le vernis parfait qui entoure leurs vies commence à craqueler, des thématiques bien plus sombres se révèlent. Comme Adolescence, le thriller danois s’intéresse ainsi à la manière dont les réseaux sociaux influencent les jeunes garçons et la construction de leur masculinité.

Secrets We Keep met alors en scène des groupes de discussions entre ados, contenant des vidéos érotiques, partagées sans le consentement des femmes concernées. La série britannique, elle, pointait également du doigt le slut-shaming : Jamie, le personnage principal, tente ainsi de justifier son geste en évoquant les attitudes inappropriées, selon lui, de la victime, et notamment le partage non consenti de photos dénudées. Des situations malheureusement devenues trop banales, dont il était temps que la fiction s’empare.
Questionner la responsabilité des parents
Dès le départ, les créateurs d’Adolescence avaient une idée bien précise en tête : développer un récit autour d’un jeune garçon en apparence sans problème. Jamie est ainsi l’enfant d’une famille de classe moyenne et il n’a pas grandi dans un climat particulièrement violent ou abusif. Au contraire : il est un adolescent comme les autres, évoluant dans un contexte plutôt ordinaire.

Pourtant, cela n’empêche malheureusement pas le collégien d’accomplir l’impensable. Alors, les parents sont-ils responsables ? Qu’auraient-ils pu faire de plus pour empêcher le drame ? Voilà les questionnements qui traversent Adolescence, mais aussi Secrets We Keep, qui va même plus loin : jusqu’où les parents peuvent-ils aller pour protéger leurs enfants, aussi coupables soient-ils ? Si l’on en croit l’ultime phrase prononcée par Katarina, sous-entendant qu’elle a finalement tué Ruby elle-même, tous les moyens sont bons pour masquer la vérité.
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