L’entreprise Unity Technologies prend enfin la parole au sujet de son projet de taxe à l’installation qui inquiétait tant. Malgré sa tentative de rassurer les développeurs de jeux vidéo, la confiance semble rompue.

Une nouvelle taxe sème la panique dans les studios de jeux vidéo. Face aux protestations de la communauté des joueurs, le président d’Unity Create, Marc Whitten, s’est exprimé dans une lettre ouverte le 22 septembre 2023 pour annoncer un nouveau modèle de tarification. Comme le souligne The Verge, il diffère radicalement de ce qui avait été précédemment annoncé.

Tout est parti d’un communiqué diffusé le 12 septembre : Unity Technologies, l’entreprise à l’origine du moteur graphique Unity très utilisé dans l’industrie des jeux vidéo, indique alors des changements de tarification. La société informe de l’instauration d’une taxe à compter du 1er janvier 2024, dont les développeurs devront s’acquitter pour toute première installation d’un jeu tournant sous Unity — au-delà de certains seuils de téléchargement et de rentabilité. Face à la débâcle, Unity Technologies a rétropédalé, assurant le 17 septembre que sa taxe serait modifiée.

Logo d'Unity Technologies. // Source : Wikimedia/Unity Technologies ; Canva
Logo d’Unity Technologies. // Source : Wikimedia/Unity Technologies ; Canva

L’heure est désormais aux excuses. « Je voudrais commencer par ceci : je suis désolé, écrit Marc Whitten dans sa lettre ouverte. Nous aurions dû en parler avec un plus grand nombre d’entre vous et nous aurions dû intégrer plus de commentaires avant d’annoncer notre nouvelle politique de frais d’exécution. » Il ajoute : « Nous avons entendu vos préoccupations et nous apportons des changements à la politique que nous avons annoncée. »

À l’origine, Unity Technologies souhaitait récolter quelques centimes dès qu’un jeu vidéo basé sur son moteur graphique était installé. Toute installation devait être concernée par la taxe, même lorsqu’un joueur ou une joueuse désinstallait puis réinstallait un jeu. Les règles avaient ensuite été adoucies, Unity Technologies décidant de ne plus taxer que la toute première installation sur un appareil.

La nouvelle tarification d’Unity : qu’est-ce qui change ?

À présent, voici les évolutions annoncées par l’entreprise, comme les résume le journaliste spécialisé Gauthier Andres (Gautoz) :

  • La taxe à l’installation reste, mais ne concernera que les futurs jeux utilisant la prochaine version d’Unity, dont le lancement doit avoir lieu en 2024. « Vos jeux actuellement livrés et les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ne seront pas inclus — à moins que vous ne choisissiez de les mettre à jour vers cette nouvelle version d’Unity. »
  • Les développeurs concernés par la taxe devront choisir entre la taxe ou un pourcentage sur les ventes (2,5 %),
  • Les développeurs devront déclarer les chiffres (installations ou revenus).

Par ailleurs, « notre plan Unity Personal restera gratuit et il n’y aura pas de frais d’exécution pour les jeux créés avec Unity Personal. Nous augmenterons le plafond de 100 000 à 200 000 dollars et nous supprimerons l’obligation d’utiliser l’écran d’accueil ‘Made with Unity’ », écrit Marc Whitten. Il ajoute que les jeux vidéo dont le chiffre d’affaires sur 12 mois est en dessous du million de dollars ne seront pas soumis à la taxe.

Malgré ces nouvelles annonces, la confiance entre Unity Technologies et les développeurs de jeux semble durablement entachée. Sur le réseau social X (anciennement Twitter), de nombreux internautes soulignent que « le mal est fait » ou encore que « la confiance est rompue ». D’autres craignent que l’entreprise revienne à son projet initial d’ici à quelques mois.

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