C’est quoi Mycelia, ce jeu de deckbuilding ?
Cette mission consiste à apporter les gouttes de rosée jusqu’au sanctuaire de la vie pour obtenir la protection de la déesse des bois… Quels sont donc les champignons consommés par l’auteur et l’éditeur pour trouver ce thème ?
Accessible à partir de 9 ans, pour 1 à 4 joueurs, c’est un tremplin parfait pour faire découvrir la mécanique du deckbuilding à des novices, sans que cela soit ennuyeux pour les connaisseurs.
Édité par Ravensburger, Mycelia est un jeu de Daniel Greiner, illustré par Justin Chan, et commercialisé au prix de 34,90 € chez Philibert.
Comment jouer à Mycelia ?
Mise en place
Chaque joueur reçoit son propre plateau, découpé en vingt cases de différents types (eau, mousse, feuilles et terre). Des petites gouttes de rosée sont placées sur certaines de ces cases.
Chaque joueur dispose aussi de son paquet de six cartes (son deck), et en pioche trois. Les trois qui restent forment la pioche personnelle.
Un marché de cartes et des petites feuilles servant de monnaie dans le jeu complètent la mise en place.
Enfin, au milieu de la table trône l’énorme sanctuaire, dont l’utilité toute relative ne nécessite même pas qu’on s’attarde dessus pour comprendre le fonctionnement du jeu.
Déroulement d’une partie
Le but du jeu est d’être le premier à vider son plateau, en déplaçant les gouttes de rosée jusqu’à une case spéciale, le sanctuaire, d’où elles sont alors retirées.
Pour cela, à son tour, on joue les trois cartes de sa main, dans l’ordre que l’on souhaite.
La plupart d’entre elles permettent de déplacer une goutte de rosée, posée sur un terrain spécifique, d’une case orthogonalement. C’est ainsi qu’on arrive à les retirer petit à petit du plateau.
Les autres cartes nous rapportent des petites feuilles, permettant d’acheter de nouvelles cartes depuis le marché. Évidemment, plus la carte convoitée est chère, plus elle est intéressante. Les effets de ces nouvelles cartes sont plus variés : déplacer plusieurs gouttes, en retirer une sans devoir l’amener jusqu’à la case du sanctuaire, etc.
Les cartes achetées vont directement sur le dessus de notre paquet. À la fin de notre tour, on pioche trois nouvelles cartes pour le tour suivant. Et si le paquet est vide, on mélange notre défausse pour former une nouvelle pioche. C’est le principe du deckbuilding : on construit (build) son paquet (deck).
Les tours se suivent de la sorte : on joue nos trois cartes, on déplace et on retire des gouttes de rosée, on achète de nouvelles cartes pour améliorer notre paquet, et le premier à se débarrasser de toutes les gouttes de son plateau remporte la partie.
Le jeu propose également une variante pour jouer en solitaire, ainsi que du matériel supplémentaire (essentiellement des cartes), à ajouter une fois que tout le monde maîtrise suffisamment les règles, pour apporter du renouvellement et plus de possibilités.
Pourquoi jouer à Mycelia ?
Mycelia est un jeu de société aussi doux que charmant
Notre première surprise en découvrant Mycelia porte sur la beauté de ses illustrations. Là où la plupart des autres jeux de deckbuilding sont plutôt vilains (c’est la mécanique qui importe, on lésine sur le reste) et proposent des univers froids, violents, et quelconques, c’est tout le contraire ici.
Les illustrations sont mignonnes à souhait, c’est chaleureux, bucolique, et la thématique fongique et forestière apporte un charme indéniable.
Mais qu’en est-il de l’intérêt ludique ?
Si vous êtes un aficionado des jeux de ce type, passez clairement votre chemin. Il serait trop simple pour vous, sans véritablement de nouveauté pour le distinguer de ses prédécesseurs.
C’est, en revanche, un excellent titre pour accompagner des novices dans la découverte de cette mécanique si particulière (et vraiment redoutable). Les règles sont simples (à son tour, on joue trois cartes, éventuellement on en achète de nouvelles, c’est tout), les parties sont rapides.
Également, ce qui, là encore, serait un défaut pour des joueurs habitués, est un avantage pour les débutants : l’interaction est absente, chacun joue dans son coin, sans possibilité de se faire embêter.
Petit bémol toutefois sur l’ergonomie. Les symboles sur les cartes ne sont pas toujours très clairs et demandent quelques tours d’adaptation. Quelques détails auraient gagné à être moins petits, et la zone de texte d’ambiance, en anglais de surcroit, prend trop de place et ne sert à rien.
Autre élément un peu déroutant : l’énorme sanctuaire qui prend toute la place dans la boîte et n’est qu’une sorte de compte-tour. C’est clairement exagéré, et on aurait préféré une boîte plus petite (et moins chère), ou plus de cartes pour plus de possibilités.
Mycelia est un jeu de deckbuilding pas comme les autres
Mycelia propose en revanche un élément rafraichissant, à l’instar du toujours excellent Clank. Quand dans la plupart des autres jeux du genre on se contente de jouer des cartes pour maximiser son score ou mettre des dégâts aux adversaires, la mécanique est ici un peu plus originale. Les cartes ne sont qu’un outil pour déplacer les gouttes sur son plateau. Ce petit élément d’optimisation est le bonus qui permet à un joueur expérimenté de passer un bon moment et ne pas s’ennuyer.
Malgré ses quelques défauts, loin d’être rédhibitoires, Mycelia est un très chouette jeu d’initiation au deckbulding. Nous avons fait plusieurs parties avec des novices, et il a fait mouche, grâce à ses mécaniques simples et ses jolies illustrations. Il y a déjà suffisamment de jeux autour de cette mécanique pour les joueurs chevronnés, il en faut aussi pour les débutants, et Mycelia remplit parfaitement ce rôle.
Le verdict
Mycelia
Voir la ficheOn a aimé
- Illustrations magnifiques
- Un deckbuilding original
- Règles simples, qui conviennent aux novices
- Chouette matériel
On a moins aimé
- Une iconographie pas toujours claire et un peu petite
- Le texte d’ambiance sur les cartes, en anglais et qui ne sert à rien
- Pas d’interaction entre les joueurs
- La grosse structure (le sanctuaire) qui ne sert pas à grand-chose et prend toute la place dans la boîte
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