Cette semaine, nous vous proposons un jeu de société pour le moins original. Ce n’est pas tant par ses mécanismes que Clash of Decks sort du lot, mais par son mode de distribution…

Les croisements entre jeux vidéo et jeux de société sont de plus en plus fréquents, que ce soient les adaptations ou l’utilisation de licences des uns vers les autres. Mais Clash of Decks va encore plus loin dans ce parallèle, puisqu’il adopte le mode de distribution de certains des titres les plus en vogue : le free-to-play ! Mais voyons d’abord de quoi il en retourne, ludiquement parlant.

Clash of Decks est uniquement composé de cartes, une trentaine dans le pack d’initiation, toutes différentes. Trois modes sont proposés, qui déterminent simplement les cartes de son paquet (son deck, d’où le nom du jeu), la partie proprement dite se jouant quant à elle exactement de la même manière.

Ainsi, quand on découvre le jeu, on utilise un paquet pré-construit. Par la suite, soit on le construit en avance, soit cette étape est intégrée dans la partie, en se répartissant les cartes avec son adversaire (le principe du draft).

Clash of Decks
Exemples de decks // Source : Grammes Édition

Dans tous les cas, on commence avec huit cartes en main, et on y ajoute une neuvième, la forteresse, à l’extrémité gauche. À son tour, on peut jouer des cartes de sa main, mais uniquement parmi les quatre premières les plus à gauche. Il faut dépenser du mana pour cela, entre 0 et 7 selon les cartes. La quantité disponible est égale au nombre de cartes en main au début du tour.

Clash of Decks
La mise en place // Source : Grammes Édition

La plupart sont des créatures, disposant d’une valeur d’attaque, de points de vie, et de capacités spéciales représentées par des icônes. On les pose de son côté, à la queue-leu-leu derrière l’un des deux ponts qui séparent notre royaume de celui de notre adversaire. Quelques-unes sont des incantations, qui retournent directement à droite dans notre main, après avoir été jouées et leur effet appliqué.

Clash of Decks
Source : Grammes Édition

Puis nos créatures attaquent, en priorité celles adverses en face du pont correspondant, s’il y en a. Une créature détruite retourne tout à droite dans la main de son propriétaire. S’il n’y a aucune opposition en face, elles attaquent directement l’adversaire. Pour chaque dégât, ce dernier décale sa carte forteresse d’une position vers la droite dans sa main. Arrivée au bout, elle retourne à gauche. Mais si elle revient une seconde fois tout à droite, on perd la partie.

Il existe quelques subtilités de règles (une créature arrivée dans le tour n’attaque pas, elles attaquent dans un certain ordre, etc.), mais ce sont surtout leur vingtaine de capacités spéciales qui font toute la richesse du jeu, en influant sur leurs attaque, leur défense, etc.

Notons pour finir la présence d’une variante pour jouer en solitaire, dans laquelle on se bat contre les créatures restantes, qui ne sont pas dans notre deck, et qu’il faut détruire une par une pour arriver à la fin du paquet.

Pourquoi jouer à Clash of Decks ?

Clash of Decks
Source : Grammes Édition

L’aspect free-to-play est évidemment l’élément le plus atypique de Clash of Decks. C’est, à notre connaissance, le premier « vrai » jeu de société fonctionnant sur ce principe (si on exclut les prototypes, les jeux à imprimer et découper, etc.).

Comme dans un jeu vidéo, le pack d’initiation, déjà très complet avec ses quatre decks préconstruits, est gratuit, disponible en boutique ou sur le site de l’éditeur, avec seulement les éventuels frais de port à votre charge. Par la suite, vous avez la possibilité de l’enrichir avec différentes extensions. Deux sont d’ores et déjà disponibles, Félonie et Submersion. Chacune se concentre sur deux capacités spéciales, ajoute autant de nouvelles cartes que le pack d’initiation, et elles se suffisent à elles-mêmes. D’autres sont prévues dans les mois à venir.

Mais, au-delà de sa gratuité, qu’en est-il de ses qualités ludiques ?

Clash of Decks est un jeu d’affrontement, stratégique, minimaliste, aux parties rapides et tendues. Il est étonnant à bien des égards, notamment sur sa profondeur, qu’on ne soupçonne pas au premier abord. Sa grande originalité est aussi une de ses forces. Les jeux dans lesquels on est obligé de conserver l’ordre de ses cartes en main ne sont pas courants (on pense à Carro Combo, Scout, Hanabi, et c’est tout).

Clash of Decks
Les extensions (sorties ou à venir) // Source : Grammes Édition

Les deux ou trois premières parties, à faire impérativement avec les decks préconstruits, sont un peu laborieuses et poussives. Malgré ses règles très simples, il faut ce temps pour bien intégrer les multiples icônes de capacités des créatures. On vous conseille ensuite de passer au draft des cartes, notre mode de jeu préféré.

Clash of Decks
Une autre créature // Source : Grammes Édition

Les parties suivantes sont nettement plus agréables et fluides, d’autant plus que le jeu propose une belle courbe d’apprentissage. On apprend petit à petit à bien gérer sa main, à anticiper ses coups et ceux de l’adversaire. Et on comprend doucement le principe de la forteresse qui navigue de gauche à droite dans sa main, au gré des cartes jouées, de celles qui reviennent à droite et nous ajoutent donc des points de vie, etc.

On comprend vite également, généralement dans la douleur la première fois, que plus on a de créatures en jeu, moins on gagne de mana, et plus on est vulnérable aux attaques directes de notre adversaire.

Clash of Decks est une vraie bonne surprise. Sa composante free-to-play n’est pas synonyme de jeu sans intérêt, bâclé, ou à oublier. Bien au contraire. Il propose une expérience riche, avec un matériel minimaliste et des règles simples. Il n’est pas sans rappeler d’autres jeux de cartes à succès, Hearthstone en tête. Ses très chouettes illustrations n’y sont d’ailleurs pas étrangères. Il demande de la stratégie, de l’anticipation, de l’opportunisme, un peu de programmation, le tout dans une durée réduite. Et ses nombreuses extensions lui promettent une belle durée de vie.

  • Clash of Decks est un jeu de Léandre Proust
  • Illustré par Studio Rexard
  • Édité par Grammes Édition
  • Pour 1 ou 2 joueurs à partir de 8 ans
  • Pour des parties d’environ 15 minutes
  • Au prix de 0 € chez Philibert (pour le pack d’initiation)

Le verdict

Nouveauté : Découvrez

La meilleure expérience de Numerama, sans publicité,
+ riche, + zen, + exclusive.

Découvrez Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.

Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.