Il avait proposé d’en finir avec le diesel d’ici 20 ans et conçu un plan pour l’environnement en quatre grands points qui devait lier le gouvernement à l’engagement écologique d’Emmanuel Macron, son fameux Make our planet great again. Il n’en sera rien : ce matin, au micro de France Inter et dans la plus grande des surprises, Nicolas Hulot a annoncé qu’il quittait le gouvernement. Il n’a pas informé le président de son départ, pas plus que le Premier ministre Édouard Philippe.
Face à Nicolas Demorand et Léa Salamé, ce n’est pas tant un politicien que l’on a entendu, mais un homme normal, qui, comme tout le monde, sait la réalité du réchauffement climatique et du désastre environnemental vers lequel l’humanité se dirige. Mais c’est aussi à cet « homme normal » que le gouvernement actuel a donné du pouvoir — celui de mener une politique environnementale capable de répondre aux enjeux de notre siècle.
Et c’est en situation de pouvoir, au moment où il pouvait faire quelque-chose que M. Hulot s’est rendu compte qu’il n’en serait rien : « Je n’y crois plus. On se fait complice de la tragédie en cours de gestation », lance-t-il, après avoir regretté le manque de sérieux du gouvernement sur ces questions : « il cherche la croissance à tout prix. Maastricht c’est une équation impossible. On ne s’autorise même pas à investir pour la transition écologique ». C’est une politique du « petit pas », dit-il, de choses pour « faire plaisir » qui n’a pas de sens vu la gravité des enjeux. Et de cette politique « l’état de la planète ne s’en accommode plus ».
De son côté, le gouvernement a réagi par des banalités sur le manque de tact de l’ancien ministre et a salué son action.
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