L’application Geco Air entend agir contre la pollution de l’air en conseillant d’adapter le style de conduite ou de prendre d’autres moyens de transport. Elle permet de visualiser l’impact des déplacements et de les noter. En ligne de mire, la préservation de l’environnement… et de la santé publique.

Si une application mobile vous aidait à améliorer vos déplacements quotidiens, dans le but affiché de réduire l’empreinte environnementale que vous laissez derrière vous, l’utiliseriez-vous ? En cas de réponse positive, vous avez tout intérêt à jeter un coup d’œil du côté de Geco Air, un projet développé par IFP Énergies Nouvelles avec l’aide de l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.

Disponible sur Android et iOS, l’application propose en effet de suivre vos trajets ( il faut donc avoir conscience qu’elle vous géolocalise — et l’accepter, sinon elle ne sera pas en mesure de donner son plein potentiel) et de produire ensuite une synthèse journalière sur votre façon de vous déplacer. Geco Air note en particulier votre style de conduite ainsi que votre usage des modes de transport alternatifs.

Trafic routier

Cauchemar. Allégorie.
CC Unsplash

Rechercher sa plaque d’immatriculation

Pour être la plus exacte possible dans sa mesure, Geco Air est capable de récupérer, de façon anonyme, les informations de votre voiture en consultant le site de l’argus, ce qui permet d’avoir « les informations nécessaires pour adapter les calculs de polluants à votre véhicule (cylindrée, carburant, masse, norme, etc) ». Il est précisé que le numéro de la plaque d’immatriculation n’est pas conservé.

Il est aussi possible de renseigner un véhicule sans donner cette information, mais il vous faudra alors tout entrer manuellement (type de voiture, énergie utilisée, année de mise en circulation, puissance). C’est un peu moins commode qu’une recherche par l’argus, mais cette alternative a le mérite de répondre aux préoccupations des internautes ne voulant pas diffuser des renseignements sur leur automobile.

Rue ville

Agir à l’échelle du particulier.
CC Gratisography

Une fois cette étape passée, il vous suffit ensuite de reprendre votre quotidien : l’appli se chargera de suivre vos déplacements en travaillant en arrière-plan. Il faudra toutefois vérifier périodiquement que chaque déplacement effectué dans la journée est bien attribué au bon mode de transport. Outre la voiture, il y a le covoiturage, le métro, le train, le tramway, le bus, le vélo, la marche et même la course à pied.

Notez que les transports comme le bateau, l’avion ou le cheval ne sont pas pris en compte pour d’évidentes raisons : ils sont trop exceptionnels pour être significatifs et pertinents — Géco Air ne se préoccupe que des trajets quotidiens, en gros — ou bien trop compliqués à suivre. L’idée est vraiment de se focaliser sur les transports que l’on croise en ville.

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En plus, ça vous fera les cuisses.
CC Vincenzo di Leo

En termes de suivi, l’application renseigne l’empreinte dégagée en dioxyde de carbone, en monoxyde de carbone, en oxyde d’azote et en particules fines. L’idée est donc, avec un double baromètre, de vous inciter à ajuster votre conduite — en clair, de lever le pied –, à prendre des transports en commun ou, encore mieux, à opter pour des modes de déplacement « doux ».

C’est-à-dire le vélo ou la marche à pied, quand c’est possible. Bien sûr, si votre travail est à 70 kilomètres de distance dans une zone sans transport en commun, personne ne vous reprochera d’avoir pris votre voiture. Mais si vous avez pris la voiture pour aller chercher le pain dans la boulangerie située à 500 mètres, vous exagérez sans doute — ou vous avez alors une très bonne justification, comme un handicap.

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L’application regorge d’indications.

Un exemple : le lundi 16 octobre, quatre déplacements significatifs ont été mesurés : un à pied et trois en voiture, pour un total d’un peu plus de 63,6 kilomètres.

L’application a jugé que 20 % des accélérations étaient trop appuyées et que le trajet était très polluant et très énergivore. Elle a toutefois attribué, pour le style de conduite, une note correcte, en tenant compte du modèle de la voiture. Idem pour la mobilité alternative, grâce à la marche. Geco Air a aussi mesuré 274 g de dioxyde de carbone, 370 mg  d’oxyde d’azote et 1 mg de monoxyde de carbone rejetés par km.

L’application ne prétend pas qu’elle révolutionnera à elle seule le combat qu’il convient de mener contre le dérèglement climatique, mais ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Geco Air entend en tout cas jouer sur les principes de la ludification pour inciter les personnes à persévérer, en leur attribuant des challenges, des notes et des félicitations si un record est battu sur la semaine.


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