Seule habilitée en France à collecter des adresses IP sur les réseaux P2P pour le compte de l'industrie du cinéma, l'ALPA estime que l'Hadopi a un bilan satisfaisant, et demande le maintien de la riposte graduée.

Le président de l'Association de Lutte contre la Piraterie Audiovisuelle (ALPA) Nicolas Seydoux, et son délégué général Frédéric Delacroix, étaient mardi dernier auditionnés par l'équipe de Pierre Lescure, dans le cadre de la mission "Acte 2 de l'exception culturelle". La vidéo a été mise en ligne sur le site dédié du ministère de la Culture. A cette occasion, celui qui est aussi le patron de Gaumont – et qui s'est plusieurs fois montré sensible au fait que ses propos étaient enregistrés – a défendu le bilan de la Haute Autorité pour la Diffusion des Oeuvres et la Protection des Droits sur Internet (Hadopi).

"Oui, Hadopi c'est une machine à gaz", a-t-il volontiers reconnu. Mais "l'ALPA est assez satisfait" du résultat, a-t-il ajouté. "Nous constatons que sur le P2P, depuis que l'Hadopi a exercé activement ses missions, c'est-à-dire depuis le début de l'année 2011, le téléchargement en pair à pair a baissé de façon très significative. Et parallèlement, parce qu'il a été beaucoup dit que ceux qui étaient sur le P2P passaient sur le streaming, nous avons constaté également qu'il y avait une diminution" des pratiques de streaming.

Pour Nicolas Seydoux, aucun doute, "sur le P2P, c'est l'action de l'Hadopi qui a fait diminuer les téléchargements de plus de moitié". Ce bilan très flatteur (baisse de 66 % !) avait été relayé par l'Hadopi dans son analyse d'impact de son activité sur les 17 premiers mois de la riposte graduée. Cependant non seulement le chiffre était de loin le plus optimiste parmi les autres évoqués par l'Hadopi, mais il était en plus fourni par TMG, c'est-à-dire par la société mandatée par l'ALPA pour fournir les adresses IP des internautes à l'Hadopi (de quoi prendre l'affirmation avec quelques pincettes). 

Dans toute son intervention, le président de l'ALPA a défendu l'idée qu'il restait absolument nécessaire d'empêcher la circulation gratuite des films les plus regardés au cinéma ou à la télévision, qui sont aussi les plus piratés. Ils servent, a-t-il plusieurs fois insisté, à financer les autres films qui ont moins de succès. En substance, il faut donc continuer la riposte graduée.

En revanche, M. Seydoux n'est pas du tout intéressé par l'autre volet de l'Hadopi, d'aide au développement de l'offre légale. Pour le président de Gaumont, l'Etat n'a pas à interférer avec les offres légales, sauf si c'est pour baisser la TVA. Pas question, notamment, de toucher à la chronologie des médias ou d'obliger les éditeurs à livrer leurs catalogues à toute plateforme qui en fait la demande. 

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