Ce lundi 18 août, le streamer Jean Pormanove (de son vrai nom Raphaël Graven) est décédé dans son sommeil en direct sur Kick, durant un marathon de plusieurs jours. Pendant ce live, il était accompagné par trois streamers, NarutoVie (Owen Cenazandotti), Safine (Safine Hamadi) et Coudoux. Sur les réseaux sociaux, les deux premiers sont accusés d’avoir involontairement entraîné la mort de Jean Pormanove.
Quant à Kick, la plateforme est accusée de ne pas avoir su modérer ce live. Les streamers et Kick réagissent publiquement en ce mercredi 20 août.
NarutoVie et Safine contre-attaquent face aux accusations
L’avocat de NarutoVie Yassine Sadouni a pris la parole sur BFMTV ce 19 août pour défendre son client : « il y a mort d’homme et il y a mort du meilleur ami de mon client, qui est bouleversé. » Yassine Sadouni assure qu’Owen Cenazandotti est innocent dans cette affaire et que « l’enquête le déterminera » ; « nous attendons sereinement le rapport d’autopsie », a-t-il ajouté. Une défense qui va de paire avec celle de Safine Hamidi : son avocat Kada Sadouni a déclaré à Franceinfo que son client « se tient à disposition de la justice », rappelant la présomption d’innocence.
Quant aux séquences de strangulations en direct, alors que Jean Pormanove souffrait de problèmes cardiaques connus, l’avocat l’assure : « ce ne sont que des mises en scènes issues d’un script ». Même chose pour l’avocat de Safine Hamadi, Kada Sadouni, expliquant qu’il s’agit « de mises en scène préparées et où toutes les parties sont consentantes. »
Pourtant, certaines scènes de violences étaient bien réelles, comme l’avait rapporté Mediapart dès décembre 2024. Rappelant la garde à vue de NarutoVie en janvier dernier, son avocat rappelle qu’aucune infraction n’avait alors été caractérisée (bien que l’enquête soit toujours en cours).
L’avocat Yassine Sadouni ajoute être soutenu par la famille de Jean Pormanove : « sa mère et son frère sont en étroite collaboration avec monsieur Cenazandotti mon client. Ils se parlent constamment et elle écarte toute responsabilité de mon client dans la mort de son fils. » Il assure que la mère de Jean Pormanove s’adressera aux journalistes pour confirmer ces propos. Une rhétorique qui ne passe pas et qui mène certains à dénoncer un délit de subornation de témoin.
La défense de NarutoVie alias Owen Cenazandotti dénonce aussi le cyberharcèlement subi par le streamer : « nous avons déposé aujourd’hui une plainte […] pour lesquelles nous attendons des suites. » Sur le serveur Discord de Jean Pormanove et du Lokal, l’un des administrateurs a envoyé un message à tous les membres ce 19 août : « on aimerait que vous postiez un maximum de TikTok, de compilations et autres vidéos des bons moments de JP, Saf et Owen […] bref, le vrai visage de ce trio. Pas ce que les médias essayent de montrer. »
Une contre-attaque face aux accusations de violences physiques et verbales qui fusent : « l’histoire est en train de prendre une mauvaise tournure, qui les entraîne vers des choses qu’ils ne méritent pas. » L’administrateur du serveur a demandé à la communauté des trois streamers de répondre sur les réseaux sociaux à leurs détracteurs : « Prêchez leurs bonnes actions, leurs vraies paroles. Faites-le pour JP. » On ignore si le message a été demandé par NarutoVie et Safine.
Kick veut financer les funérailles de Jean Pormanove
Sur X, Kick a réagi au décès du streamer âgé de 46 ans ; la plateforme se dit attristée par son décès. Elle précise que « tous les co-streamers ayant participé à cette diffusion en direct ont été bannis dans l’attente de l’enquête en cours. » Kick dit vouloir « collaborer pleinement avec les autorités dans le cadre de ce processus. »
Les critiques fusent sur les réseaux sociaux, essentiellement sur X, à l’encontre de Kick. Il est reproché à la plateforme d’avoir fait la promotion des lives de Jean Pormanove et des humiliations qu’il subissait. Kick s’est expliquée : « nous avons mis fin à notre collaboration avec l’ancienne agence française de réseaux sociaux et entreprenons une révision complète de notre contenu en français. »
Ce 19 août, le streamer américain Adin Ross a déclaré vouloir prendre en charge les frais funéraires de Jean Pormanove, avec le rappeur Drake : « c’est la moindre des choses. » Le streamer ajoute que « quiconque a participé à cette affaire mérite de subir de lourdes conséquences. » Pour le moment, Drake, lié commercialement à Stake, la plateforme de casinos derrière Kick, n’a pas pris la parole lui-même pour réagir à l’affaire.
Quels liens entre Adin Ross, Drake et Kick ?
Une décision qui peine à passer pour les internautes ; selon les déclarations mêmes d’Adin Ross, ce dernier aurait des parts significatives dans Kick. Les rumeurs parlent de 30 % des parts de la plateforme, bien qu’aucun document juridique ne l’ait prouvé. Même chose pour Drake : le rappeur aurait des parts dans Stake, un des investisseurs de Kick — le casino en ligne australo-curacien avec qui Drake a un partenariat depuis 2022, mais aucune source fiable n’indique qu’il détiendrait des parts dans la société.
Beaucoup accusent donc Adin Ross et Drake de vouloir montrer patte blanche en finançant la sépulture de Jean Pormanove. Hasard du calendrier, Adin Ross a déclaré en live sur Kick que Drake a récemment décidé d’arrêter sa collaboration avec Kick (sauf éventuellement pour un projet de live de boxe). Il y avait eu des tensions entre le rappeur et les cofondateurs de Kick (Ed Craven et Bijan Tehrani), qui ont eu raison de leur entente.
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