Encore un nouvel épisode dans la série des abus de droits d’auteur. Michael Bay réalise actuellement le tournage du troisième volet de Transformers, produit par Paramount. L’équipe du tournage s’est donc rendue récemment dans une rue de Los Angeles pour y filmer l’une des nombreuse scènes où l’on voit des véhicules être projetés dans les airs. Au moment du tournage, deux collègues qui travaillaient dans les étages d’un immeuble ont dégainé leur téléphone mobile pour immortaliser un souvenir de l’évènement, et le partager avec leurs amis et le reste du web. Ils ont envoyé leur vidéo de quelques secondes sur YouTube. Une vue plongeante sur le tournage.

Mais l’une des deux vidéos (pourquoi pas l’autre ?) est aujourd’hui inaccessible. « Cette vidéo n’est plus disponible suite à une réclamation pour atteinte aux droits d’auteur soumise par Paramount Pictures Corporation« , explique YouTube aux visiteurs. Le studio s’estime propriétaire des images du tournage filmées par des tiers, même lorsqu’elles ne montrent rien du film et utilisent un point de vue complètement différent de celui que verront les spectateurs à l’écran. C’est tirer très loin les ficelles de ce que couvrent les lois sur le droit d’auteur. C’est aussi idiot d’un point de vue marketing, puisque comme le note Techdirt, la vidéo avait commencé à circuler et générer une attente du film sur Internet. Alors que son retrait fait passer Paramount pour un studio totalitaire.

Le message envoyé par Youtube à l’auteur de la vidéo lui suggère de lire ses « Conseils sur les droits d’auteur » pour savoir quand une vidéo risque de violer le droit d’auteur. Or il est remarquable de voir que YouTube renverse totalement la question et va beaucoup plus loin que la loi. Selon YouTube, « la seule manière de s’assurer que votre vidéo ne porte pas atteinte aux droits d’auteur de tiers consiste à mettre vos compétences et votre imagination à profit pour créer une œuvre entièrement originale« . « Si l’œuvre est de votre propre création, vous n’aurez jamais à vous soucier des droits d’auteur, puisque vous en êtes propriétaire !« , ajoute le site.

Voilà pourquoi confier la régulation du droit d’auteur à des entreprises privées plutôt qu’à des juges sera forcément une régression pour les libertés individuelles. Pour éviter tout risque juridique et par soucis d’économie, les services d’hébergement comme YouTube préfèreront toujours donner raison à celui qui prétend avoir des droits sur une vidéo, plutôt que de rentrer dans un long débat sur l’application des droits d’auteur à telles ou telles hypothèses.

La seule manière de rééquilibrer les choses serait d’imposer de lourdes sanctions à l’encontre de ceux qui abusent de leurs droits d’auteur, ou qui même s’inventent des droits d’auteur qu’ils n’ont pas.

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