Le vice-premier ministre de la République Populaire a annoncé cette semaine faire de la lutte contre la contrefaçon une priorité pour le commerce chinois, en particulier sur Internet.

Il faut redorer le blason du made-in-China. Tel est le résumé des nouvelles politiques économiques en matière de commerce extérieur de la République Populaire. Une stratégie impulsée par des entreprises comme Huawei ou Xiaomi qui veulent se hisser au niveau des leaders américains dans la tech, mais qui est aussi une volonté politique du gouvernement chinois. L’ère de l’usine du monde et de la machine à copier a changé.

Le made-in-China ne sera plus synonyme de copycat

Si la contrefaçon et le piratage ont été longtemps banalisés en Chine avec un laisser-faire évident des autorités, la tendance se renverse. Entre l’émergence d’une élite industrielle et la multiplication des innovations made-in-China, le pays est en train de muter et ses politiques suivent le mouvement. Depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, une nouvelle génération de cadres du parti a pu accéder aux responsabilités du plus haut bureau politique du PCC, notamment Wang Yang qui est devenu vice-premier en charge de l’agriculture, des ressources hydrauliques et du commerce et tourisme.

Ce libéral chinois, décrit en 2012 par Le Monde comme l’étoile montante du PCC, est en train de faire bouger les lignes du pays. Il déclare vouloir faire de la lutte contre la contrefaçon et contre le piratage une priorité pour la Chine.

Rassurer les partenaires commerciaux

Suivant les lignes fixées par Xi Jinping, en mettant la priorité sur le commerce extérieur avec les pays émergents notamment africains et latino-américains, le vice-premier veut rassurer ses industries et ses futurs-clients. Le made-in-China ne sera plus synonyme de copycat.

Pourquoi un tel retournement ? Car la Chine est désormais arrivée à une maturation économique qui fait que la contrefaçon et le piratage deviennent un problème économique pour ses propres entreprises, qui doivent vendre leurs propres produits conçus en interne, et obtenir des accords avec des partenaires commerciaux. Une protection réciproque des droits est essentielle. Xiaomi appelait encore récemment le gouvernement à prendre des mesures contre les contrefaçons de ses produits qui provoqueraient selon l’entreprise un manque à gagner de plus de  115 millions de dollars.

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Alibaba, leader de la vente en ligne chinois et ouvert au monde entier, qui est connu pour la forte présence de contrefaçons dans ses ventes, a annoncé fièrement en novembre dernier que seulement 40% de ses ventes étaient des produits de contrefaçons. Une tendance à la baisse.

Il en va de même pour l’industrie du divertissement chinoise qui ne peut plus se permettre de souffrir du manque à gagner dû aux piratages. Le vice-premier a annoncé notamment que plus d’un million d’affaires de piratage avaient déjà été traitées depuis 2013 (sans doute des retraits de liens commerçants illicites).

Des mesures qui peuvent sembler à rebours du marché vu de l’Occident mais qui sont pourtant essentielles pour atteindre une plus importante pérennité sur son marché intérieur et extérieur. Et créer un modèle plus stable pour structurer une économie qui traverse une crise importante.

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