La Chine veut encourager les internautes à contribuer à la lutte contre la propagande terroriste sur Internet, et met la main au portefeuilles. Reuters rapporte ainsi que selon l’agence de presse chinoise Xinhua, l’Administration du Cyberespace de Chine (ACC) proposerait jusqu’à 100 000 yuans (environ 13 700 euros) à ceux qui dénoncent des contenus terroristes découverts sur Internet.
« L’internet est devenu un vecteur pour les terroristes qui diffusent leurs idées religieuses extrémistes, provoquent des conflits ethniques, et plaident pour le séparatisme », aurait ainsi expliqué un cadre de l’AAC. La pratique des récompenses financières offertes aux administrés chinois ne serait toutefois pas nouvelle puisqu’en 2015, le pays aurait distribué 2 millions de yuans, soit près de 275 000 euros, à ceux qui signalent des messages de présumés terroristes aux autorités.
Une ligne téléphonique a été mise en place spécialement, et plus de 20 000 signalements auraient ainsi été effectués l’an dernier. On ne sait pas cependant s’il s’agit simplement de signaler des contenus illicites, comme c’est le cas en France sur la plateforme Internet-Signalement du ministère de l’Intérieur, ou s’il s’agit — plus vraisemblablement — de fournir à la police des indications permettant de connaître le nom de l’auteur d’un message anonyme.
Censurer pour la liberté
Ce n’est pas la première fois que la Chine utilise ainsi l’arme financière pour tenter d’obtenir la collaboration du peuple dans sa lutte contre des organisations dites « terroristes ». En 2014, un blogueur avait ainsi diffusé des preuves de l’existence d’un bataillon civil de l’ombre, où des particuliers sont payés pour contrer la propagande adverse — ce que le gouvernement français veut faire aussi, mais en soutenant des associations.
En fin d’année dernière, le président chinois Xi Jinping avait défendu la nécessité de la censure sur Internet, essentielle selon lui à la préservation des libertés. « La liberté est ce qui donne sa raison d’être à l’ordre, et l’ordre garantit la liberté », avait-il expliqué dans un discours. « Nous devrions respecter les droits des internautes à échanger des idées et à exprimer leurs opinions, et nous devrions aussi construire un ordre juste dans le cyberespace, conformément à la loi, puisque ça aidera à protéger les droits et les intérêts légitimes de tous les internautes ».
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