The Ultimatum, c’est quoi ? C’est la nouvelle téléréalité inédite de Netflix qui met en scène une douzaine de participants, 5 ou 6 couples en fonction des saisons. Le principe : au sein de chaque binôme, l’un veut se marier, l’autre non.
Pour débloquer tout ça, une solution étonnante : les candidats se mélangent, se draguent et vont former de nouveaux couples avec les autres participants. Pendant trois semaines, ils et elles vont habiter ensemble comme dans un « faux mariage », avant de retrouver leur partenaire d’origine.
On reprend son souffle. Maintenant que vous avez les bases, vous êtes fins prêts et prêtes pour la bande-annonce en VF. Avec un twist : dans la nouvelle saison de The Ultimatum, toutes les candidates sont lesbiennes.
Montrer des lesbiennes à 230 millions d’abonnés
Je pourrais faire croire que je me suis empiffrée ces 10 épisodes pour la science. La vérité, c’est que j’ai pris un immense plaisir à voir ces candidates queer s’écharper dans ma télé. Alors même que je trouve le concept incohérent et les ficelles grossières.
Une partie de moi s’est en effet réjouie d’un tel niveau de représentativité pour une communauté historiquement invisibilisée. Grandir dans les années 80-90, c’était n’avoir qu’une dizaine de films à regarder en boucle pour se sentir exister.
Aujourd’hui Netflix montre ces 10 lesbiennes à 230 millions d’abonnés et abonnées. Le message sous-jacent est clair : les personnes queers sont comme les autres, vivent les mêmes tracas avec autant d’intensité.
J’y ai d’abord vu une célébration : le droit des lesbiennes à être nulles, lourdes et prêtes à faire de leur vie intime un spectacle. Une manière de rejeter les injonctions à l’excellence, que les personnes minorisées connaissent bien. Comme elles sont peu visibles, celles qui “réussissent” (en termes de pouvoir ou de visibilité) ont souvent la pression d’être des modèles impeccables.
Mais après avoir ingéré ces 10 épisodes, quelque chose me reste sur l’estomac.
Est-ce vraiment une victoire, d’avoir réussi à faire entrer des personnalités queers dans le moule des téléréalités hétérocentrées — avec un schéma unique, de couple exclusif, d’accession à la propriété et de projets d’enfants ? Il pourrait être galvanisant également de montrer d’autres modèles, pas forcément parfaits, mais des alternatives possibles, qui permettraient de penser la société différemment. C’est peut-être ça aussi que l’on attend, d’un monde meilleur.
Réécouter l’émission du 9 juin mars du Meilleur des mondes sur France Culture
Pour réécouter l’émission Les réseaux sociaux, nouvelles stars de la télé-réalité ? c’est ici.
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