Les projets d’Apple dans la téléphonie mobile se heurtent à l’hostilité croissante des opérateurs télécoms. La firme de Cupertino, qui envisage de concevoir sa propre carte SIM en partenariat avec la société Gemalto, aurait décidé de repousser à 2012 son lancement.

Apple s’est-il résolu à patienter encore plusieurs mois avant de proposer sa propre carte SIM ? D’après une information des Échos, la firme de Cupertino aurait décidé de reporter à 2012 la sortie de sa puce téléphonique. Celle-ci fait l’objet d’une grande hostilité de la part des opérateurs télécoms, qui craignent d’être marginalisés par l’entreprise américaine.

Conçue par Gemalto, cette carte SIM permettrait à Apple de contourner les opérateurs dans la chaîne de distribution des iPhone. L’utilisateur pourrait plus facilement passer d’un opérateur à un autre sans pour autant changer de carte à puce. Elle permettrait également à Apple de proposer des abonnements directement sur Internet. C’est à travers ces cartes à puce que les opérateurs peuvent gérer les accès sur leur réseau téléphonique.

Si Apple souhaite se passer des opérateurs, l’entreprise ne peut pas non plus se les mettre à dos sans risquer des représailles commerciales. Le succès des iPhone repose en partie sur les subventions accordées par les opérateurs. Ces derniers savent qu’ils peuvent jouer sur ce levier, en coupant les vannes des subventions voire en refusant de commercialiser les nouveaux produits mobiles de la firme.

Un représentant d’un important groupe européen, cité anonymement par le Financial Times, a expliqué qu’Apple risque « la guerre » avec les opérateurs en Europe et aux États-Unis s’il s’entête avec sa carte SIM. Plusieurs hauts responsables d’entreprises de télécommunications s’étaient rendus en octobre aux États-Unis, certainement pour dissuader Apple de poursuivre l’aventure.

Apple n’est pas la seule entreprise dans le collimateur des opérateurs. La société Gemalto pourrait également être obligée de revoir ses plans avec Apple pour ne pas se couper des opérateurs traditionnels. Gemalto vend en effet des cartes SIM, une activité qui représente 50 % de son chiffre d’affaires. À nouveau, les opérateurs pourraient jouer sur le volume des commandes pour contraindre Gemalto à se détourner d’Apple.

Dans ce bras de fer, Apple a visiblement concédé la première manche. D’après le Financial Times, si les opérateurs décident de mettre en place des mesures de rétorsion, les ventes des iPhone risqueraient de chuter globalement de 12 %. Sans parler des menaces pesant sur l’iPad, l’autre produit phare de la firme de Cupertino.

( photo BY-SA Granger )

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