Qui enflamme la Russie ? Entre le 29 juillet et le 1 août dernier, 17 incendies criminels ont été répertoriées à travers la Russie et en Crimée occupée, à chaque fois contre des centres de recrutement militaire. Le Moscow Times rapporte le 1 août que plusieurs personnes arrêtées ont témoigné avoir été poussées au crime par des escrocs sur le réseau social Telegram. Au moins neufs bureaux d’enrôlement ont été attaqués après des prises de contact sur Telegram.
Les premiers incidents de ce type ont eu lieu en Crimée occupée et dans la ville de Kazan, dans le Caucase, lorsque deux femmes ont été arrêtées alors qu’elles tentaient de mettre le feu à des bureaux d’enrôlement locaux, selon le site d’information Realnoye Vremya. La première a déclaré aux enquêteurs que des escrocs l’avaient contacté sur Telegram et menaçaient de tuer sa fille si elle ne suivait pas les ordres, tandis qu’une enseignante de langue russe a reçu des instructions similaires sur l’application. Des personnes arrêtées à Moscou, Voronej, Kalouga, Omsk et Tcheliabinsk, ont toutes déclaré avoir reçu les mêmes menaces.
À Saint Petersbourg, un homme de 53 ans a déclaré aux autorités qu’il avait été persuadé par un prétendu agent des renseignements russes (FSB), cette fois sur WhatsApp, de brûler un centre militaire qui « enverrait des documents en Ukraine ».
La principale appli pour s’informer
Un avocat interrogé par la radio russe Radio1news déclare : « Ces escrocs se présentent comme des officiers du FSB, ils expliquent à leur cible qu’elle a été choisie pour son patriotisme et son éveil. Cette personne devrait aider les services spéciaux et mettre le feu au bâtiment pour diverses raisons. »
Telegram est devenu l’application la plus populaire en Russie depuis l’invasion de l’Ukraine. Une étude publiée en mai dernier par la societé RE:Russia indique que 62 % des Russes ouvrent Telegram au moins une fois par mois, et 41 % l’utilisent tous les jours. La majorité des utilisateurs s’en servent pour s’informer, notamment sur le déroulement de la guerre. Il est possible de contacter directement un utilisateur par message privé sur Telegram. Les arnaqueurs peuvent aisément choisir leur cible en scrutant des canaux d’informations et les réactions des abonnés.
Il est impossible de déterminer pour l’instant si les manipulateurs ont des liens avec l’Ukraine ou s’ils sont installés en Russie.
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