Des officiels européens réfléchissent à mobiliser 100 milliards d’euros pour faire émerger des rivaux crédibles aux grandes entreprises de la tech venues des USA et de Chine.

GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), NATU (Netflix, Airbnb, Tesla, Uber), BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi)… la presse ne manque pas d’imagination (ni d’acronyme) lorsqu’il s’agit de nommer les poids lourds de la technologie. Le hic, c’est qu’aucune de ces entreprises n’est européenne : ce ne sont que des compagnies américaines ou chinoises.

La conséquence de cette absence européenne parmi ces grands noms, c’est que le Vieux Continent n’est pour l’instant qu’une colonie numérique de la « Big Tech » étrangère. Dans ces conditions, la souveraineté numérique de l’Union européenne n’est qu’une vue de l’esprit. Mais cet état de fait est susceptible de changer dans les années à venir, grâce à la mobilisation de ressources exceptionnelles.

Ursula von der Leyen

Ursula von der Leyen, la nouvelle présidente de la Commission européenne.

Source : OTAN

Un projet à 100 milliards d’euros

Selon les informations de Politico, des officiels de la Commission européenne poussent auprès d’Ursula von der Leyen, la future présidente de la Commission, dont ses fonctions débuteront le 1er novembre 2019, pour qu’elle soutienne la mise en place d’un fonds d’avenir européen qui investirait dans des sociétés européennes à fort potentiel, à travers des prises de participation.

Dans le document qu’ont consulté nos confrères, il serait question d’un fonds fortement doté — de plus de 100 milliards d’euros — pour soutenir l’émergence de géants capables de donner le change au duopole sino-américain qui se dessine dans la tech. Et par ailleurs, ne plus être seulement être dans le sillage de ces grands groupes, mais aussi être dans une position où l’on ouvrirait la voie.

L’union fait la force

Comme le pointe Politico, l’écart entre les fleurons européens et leurs homologues de l’autre côté de l’Atlantique est considérable : la capitalisation boursière de certaines firmes américaines flirte autour des mille milliards de dollars, là où un champion comme Spotify (qui est suédois) pèse cent fois moins. Un écart qui les rend de fait vulnérables à des opérations d’acquisition.

S’il n’est pas encore acté, le principe d’un méga-fonds d’investissement paraît constituer l’unique voie possible pour faire émerger et soutenir des alternatives européennes aux autres géants de la tech. L’union fait la force, dit-on. C’est d’ailleurs dans cette direction que l’Union européenne avance sur d’autres thématiques, qu’il s’agisse de l’intelligence artificielle, du Big Data ou de l’espace.

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