Dans le cadre du programme Pivot, les employés d’Amazon qui risquent un licenciement peuvent choisir d’être entendus par leur manager. Un jury composé de leurs collègue peut défendre leur cause à cette occasion.

Recevoir une indemnité de départ, atteindre des objectifs de performance, ou défendre son point de vue lors d’une réunion avec ses collègues : ce sont les options qu’Amazon a laissées à l’une de ses employées, qui travaillait au siège social de l’entreprise à Seattle.

Cette information, rapportée le 25 juin 2018 par nos confrères de Bloomberg, questionne les pratiques d’Amazon à l’égard de ses employés — et ceux de ses partenaires. Les employés de la société qui risquent de se faire licencier ont la possibilité de demander à être entendus par leur manager, en présence d’un jury composé de leurs collègues.

Le programme Pivot

Jane, l’employée d’Amazon évoquée par Bloomberg — dont le nom a été modifié –, explique ainsi que son manager et un responsable des ressources humaines l’ont convoquée pour évoquer ses performances au travail. Ses deux interlocuteurs lui ont énuméré trois options s’offrant à elle, dont la possibilité de se défendre avec l’appui de ses collègues. L’intéressée a choisi cette alternative.

L’entreprise semble avoir opté pour cette solution après avoir entendu le mécontentement de ses employés : ils reprochaient à Amazon de licencier sans donner un espace d’échange pour discuter des problèmes de gestion dans l’entreprise. En janvier 2017, Amazon avait annoncé le lancement d’un nouveau programme, baptisé « Pivot », destiné à accompagner les employés dont les performances ne seraient jugées suffisantes par l’entreprise.

Une usine Amazon, où sont emballés les colis. // Source : Maryland GovPics

Une usine Amazon, où sont emballés les colis.

Source : Maryland GovPics

Si l’on en croit Bloomberg, 30 % des employés d’Amazon qui optent pour cette option réussissent à obtenir gain de cause : ils peuvent conserver leur emploi, ou obtenir une nouvelle fonction au sein de l’entreprise, avec des managers différents.

Mais, sans surprise, le procédé soulève des préoccupations éthiques. George Tamblyn, un avocat spécialisé dans le droit du travail à Seattle, a assuré à Bloomberg que « ce processus est totalement injuste », dans la mesure où il est difficile de créer un lien avec les employés sélectionnés pour le jury.

« Un processus équitable et transparent », avance Amazon

Sollicité par nos confrères, Amazon n’a pas donné de précisions statistiques sur ce programme. « Pivot est un programme spécifiquement Amazonien (sic) qui a été soigneusement conçu pour offrir un processus équitable et transparent aux employés qui ont besoin de soutien. Lorsque les employés y sont intégrés, ils ont la possibilité de travailler avec leur manager et leur responsable des RH pour améliorer leur plan d’action, quitter Amazon avec des indemnités de départ ou faire appel s’ils estiment qu’ils ne devaient pas participer au programme », répond Amazon dans un communiqué cité par Bloomberg.

Jane a ajouté qu’elle n’avait pas obtenu gain de cause, malgré l’audition avec le jury composé de ses collègues. L’employée d’Amazon a finalement dû choisir entre une indemnité de départ — un mois de salaire — ou continuer à travailler chez Amazon en essayant d’atteindre les objectifs fixés par le programme. Elle a choisi de rester travailler chez Amazon.

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