Et si SFR disparaissait ? Non pas l’opérateur lui-même, mais la marque ? C’est la piste que semble étudier en interne la maison-mère de l’entreprise, afin de lui permettre de repartir sur des bases médiatiques neuves. D’après Les Échos, aucune décision définitive ne serait pour l’instant arrêtée, mais si un tel changement a finalement lieu, la meilleure fenêtre de tir se situerait début 2018, selon une source chez l’opérateur.
« Pour l’instant ce n’est qu’une idée, une réflexion interne », explique un salarié de SFR qui a été interrogé par nos confrères. « On explore l ‘opportunité et la faisabilité, il n’y a aucun calendrier », ajoute un autre. Un troisième note toutefois qu’aucun changement ne peut avoir lieu en 2017, « vu l’actualité sociale qui perturbe SFR et l’importance de septembre et décembre pour le commerce grand public ».
Le changement de marque pour une très grosse entreprise est un virage très délicat à négocier, c’est pourquoi il survient très rarement. Mais le transformation identitaire d’un groupe n’est pas infaisable : dans le secteur des télécoms, France Télécom a réussi sans trop de peine à devenir Orange en 2013, lui permettant de tourner la page de son identité historique d’entreprise publique et de « s’internationaliser ».
C’est un peu la même logique qui pourrait être à l’origine des réflexions en cours chez SFR, dont Patrick Drahi serait l’instigateur, selon Les Échos. En effet, on a tendance à l’oublier, mais l’acronyme SFR signifie Société Française du Radiotéléphone. Or, SFR appartient désormais à un groupe qui a des prétentions internationales, notamment aux États-Unis et au Portugal.
Faire table rase du passé
Le renouvellement de la marque pourrait avoir une autre vertu : tirer un trait sur l’image assez dégradée qui colle à l’opérateur depuis quelques années.
En effet, entre la perte d’abonnés partis chez la concurrence, le mécontentement de ceux qui sont restés, les plans sociaux qui sont sur les rails, les amendes infligées par l’autorité de la concurrence ou encore les critiques adressées à la qualité de son réseau, en partie du fait de la mutation à marche forcée voulue par Patrick Drahi, SFR a traversé une forte zone de turbulence dont il peine à se remettre.
Aujourd’hui, la situation tend à s’améliorer. Sur le déploiement de la 4G par exemple, SFR a mis les bouchées doubles et dispose aujourd’hui du deuxième réseau d’antennes-relais sur le territoire. L’opérateur s’est aussi lancé dans une offensive au niveau des offres qui a fait réagir la concurrence, avec des formules 4G beaucoup plus alléchantes, notamment sur la data proposée chaque mois pour surfer sur Internet.
Le souci, c’est qu’il peut s’écouler un temps très long entre l’amélioration d’une situation et le moment où elle est perçue par la clientèle. Et parfois, cela peut ne jamais survenir quand l’image de marque est trop détériorée. C’est pour cela qu’il faut parfois faire table rase du passé et repartir sur de nouvelles fondations, comme l’envisage SFR. Même si ce n’est qu’un ravalement de façade et un changement de logo et de nom.
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